lundi 16 juin 2014

Il giorno delle sorelle... Au joli mois de mai (1)



La première petite allée à droite

J'ai du retard pour vous raconter nos balades de sœurs sur Paris. La première s'est faite presque entièrement sous la pluie, avec seulement quelques éclaircies... Suffisant cependant pour nous permettre quelques rencontres inattendues et de belles visites...

Comme vous le savez depuis le temps que je vous en parle, nos après-midis entre soeurs commencent toujours par un petit resto vietnamien, soit à Belleville, soit aux Arts et Métiers : midi et quart, d'accord, ma soeur essaye toujours de me faire venir le plus tôt possible pour trouver une bonne place et puis aussi, comme elle se lève de très bonne heure, beaucoup plus tôt que moi, elle a faim ! Et ensuite, après notre café, nous naviguons à vue, ou nous avons des plans précis...

Notre avant-dernière sortie sous la pluie, celle de mai, commença donc à Belleville et se termina à Belleville, si peu de chemin me direz-vous ? Oui, mais rempli de découvertes, de conversations et de plaisir d'être ensemble.

Nous avions changé de resto, notre préféré était fermé, nous avons juste eu à traverser la rue, nouilles sautées, un régal, beaucoup de bruit autour des tables, des adultes, des enfants, nous n'avons pas traîné…

Nous avons pris le Boulevard de la Villette, tout droit, première à droite, et nous avons traversé une petite allée singulière, enfouie sous la verdure, des fleurs de printemps en plus dans la rue, le calme et quelques photos…



Au bout de l'allée...

Nous avons regagné le boulevard le nez au vent, tiens, c'est quoi ceci ? Trois belles médailles en or massif sur le fronton d'une maison, des diplômes et le nom Bornibus, la célèbre moutarde (qui n'existe plus) nous intriguent : Allez hop ! Allons voir de plus près chez chez Wikipedia, l'histoire de la fameuse moutarde :


Les médailles de la moutarde Bornibus


Les diplômes

"En quelques années, Alexandre Bornibus devient l'un des piliers de la moutarde en FranceCe fulgurant succès s’explique en partie par l’innovation, alors placée au centre de la stratégie d’entreprise. Alexandre Bornibus modernise ainsi les ustensiles et procédés de fabrication. Il dépose notamment en mars 1864, un brevet sur « un moyen de tamiser la moutarde et diverses autres substances ».

La réussite de cette marque passe certes par sa qualité, mais avant tout par sa stratégie de communication. Le chef d’entreprise a en effet fait appel à l’auteur du très célèbre roman "Les trois Mousquetaires", Alexandre Dumas, possédant en commun plus qu’un prénom mais aussi les plaisirs de la vie. En mars 1870, quelques mois avant sa mort, l’écrivain remet le manuscrit du Grand dictionnaire de cuisine, le manuel sera achevé par Anatole France et Leconte de Lisle. A. Dumas y écrit : « Culinairement, enfin, vous me demandez quelle est la préparation que je préfère. Jusqu’à ce que j’aie gouté et apprécié la moutarde de Monsieur Alexandre Bornibus, j’ai préféré les moutardes de Maille et Bordin à toutes les moutardes ; mais lorsque le hasard m’eut fait gouter celle-là, je compris qu’elle devait l’emporter un jour sur toutes les autres ».
En 1861, à l'approche de ses quarante ans, Alexandre se sépare de son frère Joseph et reprend une fabrique de moutarde, Touaillon et fils, installée dans le quartier des Halles3. Alexandre Bornibus délocalise et rebaptise très vite l’entreprise. Celle-ci portera désormais le fameux nom Bornibus et est délocalisée au 60, boulevard de la Villette."
Aujourd'hui il ne reste plus grand chose de visible de l'entreprise Bornibus, sinon des lofts en fond de cour, à l'intérieur de l'immeuble, nous a dit la personne à l'interphone, sans ouvrir la porte



Plus de moutarde ici...

Justre à côté de l'ancienne fabrique de moutarde, nous avons trouvé l'Ecole Nationale Supérieure d'Architecture, installée sur un site scolaire centenaire : d'abord une école municipale d'apprentis professionnels (une école-usine) construite en 1873, qui devient (après reconstruction en 1990) le Lycée Diderot, qui devient école d'architecture d'aujourd'hui en 2009. Un accueil sympa nous a permis d'aller à notre guise dans l'établissement, entièrement rénové depuis 2 ans, de jeunes étudiants circulaient dans tous les étages, une vraie ruche, nous avons admiré les locaux en toute tranquillité... Nous pensions mordicus que l'école était installée dans les anciens locaux de cette fabrique de moutarde à cause de la grande cheminée, nous ne savions rien de l'école-usine, mais Internet m'aida à y voir plus clair en remettant les choses à l'endroit... Il règne dans cette école un petit air ancien entre les bâtiments en briques rouges, la cheminée et la cour d'entrée...


L'entrée de l'école d'architecture par le Boulevard de la Vilette


L'escalier qui mène à la lumière


La très haute cheminée en briques rouges


Quelques beaux arbres dan le petit jardin intérieur



De l'ancien (Lycée Diderot) dans du neuf

Des points de vues imprenables, des amphis, des cours, des patios, des escaliers en bois, des perspectives d'architectes… Une belle école d'art !

En passant devant tous ces étudiants qui discutaient, prenant le café de la pause, pas du tout étonnés de notre petite visite, je me disais que le métier d'architecte devrait être mis à la même enseigne que celui des médecins, réglé par un "serment d'Hypocrate du bâtiment". Les architectes qui construisent des maison horribles, faites pour durer des dizaines et des dizaines d'années, sans âme, sans esprit, sans vraie recherche architecturale, bâties pour la plus grande tristesse des habitants et l'enlaidissement du cadre de vie, devraient être déchus du droit d'exercer leur art ! On ne devrait exiger d'eux que du beau, du beau, du très beau,… Mais je sais que ma plainte est naïve.

Quand je vois les oeuvres de Frank Gehry, Jean Nouvel, Foster, Pei, R. Piano et bien d'autres moins connus mais tout aussi talentueux, qui enrichissent notre vie, je me dis que l'architecture à de beau jours devant elle.


Une perspective

Nous étions loin d'avoir terminé notre promenade, nous voulions aller voir la machine à distribuer le pain chaud à toutes heures dont nous avions entendu parler aux informations. Un lauréat du concours Lépine avait commercialisé un distributeur de pains, près de sa boulangerie, avenue Mathurin-Moreau à côté des Buttes-Chaumont, il garnissait l'engin de baguettes précuites et quand vous mettiez une pièce de 1 euro, le pain finissait de cuire en 10 minutes, une belle invention, le pain était de très bonne qualité, paraît-il... Mais voilà, le boulanger/inventeur ayant fermé boutique et la machine avec, nous n'avons rien pu voir.

Pas de machine, pas d'image…

C'est une dame qui habitait dans cette avenue qui nous raconta l'histoire du boulanger qui était parti avec sa machine, elle habitait depuis quarante ans dans un bel ensemble de logements HBM construits entre 1924 et 1930, spacieux, gracieux, en briques rouges à la mode de cette époque, nous y habitions avec mes parents, j'y suis restée après leur mort... Elle était bien heureuse d'y vivre, mais depuis quelques années ça bougeait trop dans la cité, des bandes dealaient pas loin de ses fenêtres, faisant un raffut épouvantable toute la nuit, ce qui fait que la vie était nettement moins agréable pour elle... Et pour tous les locataires...

De vraies anguilles madame, la police arrive à droite et eux ils partent à gauche, comment voulez-vous faire ? On ne sait plus comment faire... La dame était bavarde, mais l'histoire tourna au vinaigre quand nous en fûmes à parler d'insécurité, vols, vandalisme et le racisme de cette charmante dame ne tarda pas à se révéler au grand jour, naturellement, comme l'eau qui coule sous les ponts... Au revoir madame, bonne continuation... Nous avons continué la visite de la cité, vu les petits jardins partagés, tout beaux, tout fleuris, bien arrosés, bien entretenus par des volontaires courageux, mais à la vue de quelques guetteurs déjà postés pour les bonnes affaires, notre promenade s'arrêta là, on regagna nos pénates jusqu'au métro Belleville, nous avions vraiment fait deux bouts de rues en quelques heures... Nous avions respecté notre tempo : aller doucement, admirer, s'étonner, prendre des photos et bavarder sans s'alarmer de trop des mauvaises nouvelles !

Pas d'image non plus pour l'insécurité...

Fais attention à toi pour le retour, boucle ton sac à dos, sois prudente, quelle belle journée encore nous avons passée... Pour le mois prochain prenons date très vite, avant mon départ en Avignon, d'accord, je t'appelle, des embrassades, des sourires, des gestes de la main et le petite sac à dos de ma soeur a disparu dans le couloir du métro...

Mes amis, très vite je vous raconte notre promenade du mois de juin, bavardages, découvertes, bonne humeur, par beau temps, très beau temps, comme la robe de Peau d'Âne...

10 commentaires:

ELFI a dit…

voilà des soeurs pas timides toujours à demander à constater et à donner leur opinion!j'adooooore!

Georg-Friedrich a dit…

Jolie promenade dans ce Paris que j'aime...
Tu l'as très joliment troussée la rencontre avec la dame raciste! Bravo! J'aime beaucoup! J'ai bien ri sur la manière dont vous avez abrégé la discussion! Bisous et à très vite!

Danielle a dit…

Elfi, merci de ta fidélité, oui c'est vrai nous adorons faire des rencontres, bavarder, apprendre des tas de choses… Aller plus loin, jamais nous ne nous en lassons…

Bises du soir à tout bientôt .

Danielle a dit…

Cher GF si tu avais vu la dame qui sournoisement commença à déraper là où ne pouvions plus la suivre, gentille, rigolote, pas farouche, seulement raciste…

Merci de passer dans mes quartiers,.

Je te bisesss fortes.

Marie Claude a dit…

Un autre quartier que je découvre.La première photo on se croirait dans un petit village...
Superbe cette école d'architecture !
A bientôt pour votre balade de juin.
Bisous du matin.

Brigitte a dit…

De belles découvertes pour vous les frangines et si bien racontées que c'est un bonheur de venir aux nouvelles et te lire .
Une bien belle école et des coins plein de verdure et puis de beaux arbres . Cela fait plaisir à voir .
A très vite pour Juin .
Je t'embrasse .

Enitram a dit…

Adoro le vostre passeggiate parigine, due sorelle! Soprattutto quando vengono snocciolate verde !
Belle fin de journée !
J'attends la prochaine, toujours des découvertes sympas !!!

Danielle a dit…

Marie-Claude, c'est vrai que les petites ruelles de Paris font notre campagne bien cachée :-)

je prépare aussi la balade de juin…:-)

Gros bisous à toi.

Danielle a dit…

Brigitte, merci de venir aux nouvelles :-)

cette balade fut courte en distiance et riche en découvertes… Nous avons adoré…

Bises à toi, du soir.

Danielle a dit…

Merci Enitram,j'adore ton italien !

Le rendez-vous de Juin arrive, enfin, j'espère, car le temps presse et Venise arrive vite…

Gros bisous du soir.