samedi 18 janvier 2014

Les églises de Séville...Premiers regards...


Je ne sais plus du tout dans quelle église j'ai pris cette photo

J'arrivais dans cette belle ville avec quelques chiffres en tête : 700 200 habitants, un tramway (2007), une ligne de métro (2009), des dizaines de lignes de bus (privées), 2500 bicyclettes en location, un aéroport à 10 km. L'Andalousie reçoit 7 millions de touristes par an, elle est le premier producteur d'olives en Europe. Il y a à Séville 192 000 logements vacants (sources Immobilier-finance-gestion over-blog.com), et 37 % de chômage, taux plus élevé que la moyenne nationale (9/2013 source: datosmacro.com).

Après nous verrons sur place, je vais me laisser toucher par ce que je vois.

En premier, les orangers bien sûr, donnant aux rues un air de fête sans cesse renouvelé... Tous les jours j'imaginais le printemps avec les fleurs et les odeurs... Ces fruits magiques couleur de faïence, dans le coeur de la ville, étaient une révélation

J'ai vu beaucoup d'églises à Séville, pourtant pas autant que j'aurais voulu, il fallait tenir compte des horaires d'ouverture du matin et du soir, cavaler à droite et à gauche, faire des choix, j'ai presque fini par toutes les mélanger, comme j'avais fait à Venise les premières années...

Les églises de Séville furent une découverte exceptionnelle pour moi, je ne m'y attendais pas. Les autels, enfouis dans le bois doré et polychrome rutilant, me donnaient l'impression de géodes géantes recouvertes d'or, d'immenses grottes sacrées. Les figures des Saints, habillées de pied en cape, velours brodés d'or ou d'argent, brocards, dentelles, pierres précieuses, les faïences (azulejos), les fresques murales, tout concourait à faire exploser le baroque Sévillan. Celui-ci offrait aux croyants, aux laïcs, aux amateurs d'art, un spectacle de la passion plein d'opulence ostentatoire et de ferveur... Les richesses rapportées des anciennes conquêtes d'Amérique se percevaient jusque dans le travail d'écaille de tortue ciselée d'argent dont sont faites les nombreuses grandes croix que porte Jésus. Les décors précieux participent à l'extraordinaire richesse ornementale des monuments du baroque (fin 17e à fin 18e siècle)s Sévillan.

Je vous laisse le soin d'approfondir la connaissance de cette période, bien au delà de mes petits repères...

Je vous livre dans le désordre mes promenades et mes impressions, je n'ai pas d'autres ambitions que le partage. L'histoire de Séville c'est une autre histoire, ce n'est pas un séjour d'une semaine qui va m'enseigner tout ce que je devrais savoir... Je vous raconte ce que j'ai vu...


La grotte en or...


Un Christ sous la croix en écaille de tortue et d'argent 


Une autre grande croix recouverte d'écaille de tortue ciselée d'argent, le visage douloureux du Christ



La Vierge habillée de brocards d'argent et d'or


Ecrin d'argent


De pierres précieuses (émeraudes)



Encore et encore l'argent ciselé étincelant, les tissus brodés et les fleurs pour la Vierge


Une Vierge qui s'envole dans des atours polychromes, en apesanteur !

Bien sûr, au premier coup d’œil j'ai bien vu que tout cela était embarrassant, richesse contre pauvreté, la partie était très inégale... Et puis après je m'y suis faite, nous vivons une autre époque ou les proportions sont peut-être mieux assorties ? Mises en scènes trop luxueuses, bien sûr, qui peuvent en agacer certains et en émerveiller d'autres... Personne ne peut rester insensible au luxe des églises de Séville...

Je me suis laissée porter par cette passion, cette dévotion qui régnaient ici aux offices ou entre les offices, les gens priaient sans se soucier de l'or et l'argent... Sous les autels les bougies tremblaient...

Sitôt l'office terminé les lumières s'éteignaient, je n'avais que quelques petites minutes pour tout saisir, l'or et les bois dorés devenaient comme du bronze, l'argent baissait d'un ton, les couleurs éclatantes se mélangeaient au noir.

Une descente de croix me surprit, le Christ était descendu doucement, juste maintenu par des bandelettes de tissu blanc, je sentais tout le poids de la douleur, je me suis dit : c'est sûrement comme ça qu'on descendait les crucifiés, avec précaution... Je ne sais pas, nul ne le sait...


La descente de croix


Prochainement : les anges et les lumières des églises de Séville...

10 commentaires:

ELFI a dit…

superbes photos.. je pense de faire ce voyage au printemps.. alors je te suis.. pas à pas..merci ..bon dimanche!

Danielle a dit…

Elfi, bravo pour le petit voyage à Séville, au printemps tu auras les senteurs des fleurs d'orangers, de longues journées pour les visites...

Bises du soir.

Marie-Paule a dit…

Merci Danielle pour le partage de ces photos et de tes impressions. C'est vrai que tout ce luxe "choque" un peu mais il ne faut pas le juger en prenant les critères de notre époque. Tu le dis fort justement.
Bon dimanche à toi.

Danielle a dit…

Bien sûr Marie-Paule, ce luxe peut choquer et je le comprends, il faut prendre un peu de distance avec l'histoire...

Bon dimanche Marie-Paule et bises du soir.

Marie Claude a dit…

Ce faste appartenant à une autre époque peut effectivement être "dérangeant" mais il nous permet de decouvrir des oeuvres magnifiques!.
Beaucoup de plaisir à partager ton voyage!

Gros bisous du dimanche.

Danielle a dit…

Oui Marie-Claude, tu as raison c'est l'histoire qui se charge et se chargera d'analyser les abus, tu vois à Venise, ce qui fait aujourd'hui l'admiration et l'adulation de cette ville, ce sont les Palais et les fastes qui on tenu le haut du pavé pendant des siècles laissant la population dans l'extrême misère... Maintenant les temps ne sont plus les mêmes, tout le monde sait que cet empire s'est bâti sur la pauvreté et la souffrance...

Les œuvres magnifiques que nous pouvons y voir, nous les devons aux artistes, aux artisans, aux bâtisseurs... Mais la ferveur que j'ai trouvée aux offices est tout à fait respectable, j'ai même eu un petit pincement au coeur en apprenant qu'une très belle église baroque situé au nord de la ville de Séville n'était plus vouée au culte, mais aux concerts et au théâtre... Ce lieu de culte sans croyants perd un peu de sa magie de son utilité profonde, je trouve.

Bises du matin Marie-Claude.

Brigitte a dit…

Des statues d'une richesse incroyable et d'un autre temps !!!
Je ne connais pas du tout Séville j'aimerai y aller au printemps pour les fleurs des orangers .
Bises

Marie Claude a dit…

Tout à fait d'accord avec toi,beaucoup de souffrance et misere pour réaliser des edifices superbes,mais quand même lors des visites il y a un tel ressenti de toutes ces beautés!
Bises de l'après-midi....

Danielle a dit…

Brigitte, si tu peux faire un tour à Séville tu ne seras pas déçue, en plus avec les fleurs d'oranger ça doit être merveilleux...

Tout à fait vrai, les églises de Séville sont vivantes, saisissantes, pleines d’œuvres d'arts, elles nous permettent des admirations certes, mais aussi des interrogations, le "baroque" n'a jamais fait dans la simplicité, l’opulence, les débordements et quelque fois même "le mauvais goût" sont inscrits dans l'expression artistique de cette époque....

Brigitte, je te fais des gros bisous du soir.

Danielle a dit…

Marie-Claude c'est vrai, j'ai adoré les églises de Séville pour leurs explosion de matières, de passion excessives peut-être, mais en fin de compte quel plaisir !!

Belle soirée à toi et bon début de semaine.