mercredi 11 septembre 2013

L'Indre en vrac...



Les vaches du Berry

Attendez visiteur, n'allez pas croire que tout est noir, triste à pleurer ici... D'abord le chagrin, ensuite les couleurs... Le premier jour, le deuxième, même son de cloche : ça ne va pas !


les petits arrangements du jardin...

À mon arrivée nous avons tout révisé, Sylvie m'a dit en pleurant qu'elle avait vécu des foutus quarts d'heure, depuis le printemps : maman est tombée, pas moyen de la relever, j'ai dû appeler des secours et c'est à l'hôpital qu'elle a repris des forces, impossible de la laisser toute seule dans sa maison maintenant, il faut trouver une maison de retraite où elle sera bien, avec un bon lit, des beaux draps, quelques affaires personnelles, des photos, un jardin... Avec d'autres pensionnaires...

Pas faciles, ces moments-là...



L'eau nacrée du vieux lavoir

Je vous assure, c'était comme ça dès que je suis arrivée : à la ferme d'à côté, pareil, quand il est descendu de son tracteur pour m'embrasser au milieu de la rue, il m'a tout de suite dit tout ce qui n'allait pas, une blessure par-ci, un autre ennui par-là qui l'empêchait de faire tout le travail, pour le lait les prix qui baissaient, mais que voulez-vous, on continue, d'ailleurs quoi faire d'autre, il finissait toujours en beauté avec le sourire...

L'Indre de mon mois de septembre, c'était donc le mur des lamentations ? À croire...



Les belles d'ici

En tournicotant autour d'elle les deux chiens l'ont mise par terre, crac, un genou de fêlé, elle flotte maintenant dans sa blouse, elle avait sûrement perdu l'appétit... Plus de sortie, plus rien que du repos, elle ne peut plus aider son fils à la ferme, la traite des vaches se fait à deux, minimum, sans elle il termine beaucoup plus tard, si tout va bien. Justement c'est le moment où les vaches vêlent les unes après les autres, elles poussent et hop-là voici le veau, si tout va bien... Quand je suis arrivée dans la stabulation j'ai vu une vache qui avait trop poussé, la matrice était venue avec le petit, quelquefois même se sont les boyaux qui font le grand saut, la vache est fichue...



Mon étang sous le ciel de peinture...

J'étais au bord de "mon" étang à lire sur ma tablette, j'avais fait l'inspection des lieux, poissons, canards et hérons, tous y étaient, à deux pas on arrosait le maïs avec un engin automatique qui froissait les feuilles des peupliers en passant au dessus des champs... Dans tous les coins ça usinait dur pour survivre à l'été.

Voilà le patron qui passe avec ses trois chiens maigres et marchant de travers : eh bien, que se passe-t-il ? Ils sont vieux, demain j'emmène celui-là chez le véto, le tout fou qui flanche du train arrière, je l'ai trouvé au bord d'une route, il a été battu et pas qu'un peu, il a le dos tout rossé... Ça continuait... Et vous ? La santé, ça roule ? Affreux, affreux, j'ai passé un mauvais printemps, je m'en remets à peine... Pas possible, racontez...


Attendez lecteur, ne partez pas... Il m'a ensuite décortiqué son entrée aux urgences avec un remède de "vache" que lui avait donné son médecin pour une histoire ORL : je me suis retrouvé en détresse respiratoire, le sang tout clair, pour un mauvais rhume vous parlez, pas possible ! Mais ne vous inquiétez pas, j'ai des preuves, les médecins ont constaté, il s'est vraiment trompé... J'étais interloquée, comment redémarrer sur le chant des oiseaux et le beau maïs qui se faisait arroser dans le champ d'à côté ? Le printemps et l'été l'avaient entièrement décapité, il ne lui restait que ses yeux pour pleurer...



Le ponton de l'étang...

Il est reparti avec ses trois chiens faméliques et bancals dans son 4x4 bien nettoyé... Au retour, comme j'étais encore là à lire et réfléchir, il me dit : allez donc sur mon autre étang, il y a cinquante cygnes sauvages, des oies et des aigrettes, c'est magnifique, je vous y autorise, vous serez mieux qu'ici, sur le chemin.... Royal, le ressuscité me faisait un somptueux cadeau, je pouvais aller voir son bien de l'autre côté, c'est bien plus beau... Merci, merci, c'est rudement gentil à vous, il avait le sourire, ne vous en inquiétez pas, je préviendrai de votre présence le jeune qui fait la ronde. J'avais gagné du galon, de la confiance, désormais je vais vivre avec les cygnes et les hérons au milieu du silence et des liserons d'eau.

Bon, ce n'est pas tout ça et du côté du bonheur, quoi de neuf ? Dimanche prochain il y a un concert d'orgue à l'église, l'épicier a déménagé pour plus grand, c'est vraiment bien, les amis du musée s'agitent autour du patrimoine, demain, si je faisais du poulet aux oignons...


Le grand noyer

La colline est frisée comme un mouton, les noyers ont des grelots à toutes les branches, les pommiers sont pleins de gros boutons dorés, je guette les mûres qui poussent en pagaille, les poires dégoulinent des hautes cimes, c'est la première fois que j'en vois tant...

Les hirondelles sont déjà au rendez-vous pour le départ, tout est normal de ce côté, je ne vais pas me lever à 6h du matin pour les voir s'envoler... Non et non, je dors !

Demain je me promène avec les cygnes... S'il fait beau !





Un petit coin de nostalgie

6 commentaires:

Brigitte a dit…

Des photos superbes, j'aime particulièrement les petits arrangements du jardin et celle de ton petit coin à toi je veux dire "ton" étang .
Bonnes et mauvaises nouvelles se succèdent ,c'est la vie qui veut cela ...Parfois c'est triste mais heureusement à d'autres moments c'est plus gai ...Profite bien de ce temps que je dirais comme suspendu dans le temps .A très bientôt ,je t'embrasse avec un peu de pluie sur les joues

Danielle a dit…

Merci Brigitte, oui, oui, tristes et gais les moments de la vie se partagent comme ça...

le ciel de l'étang ce jour-là était rare...

Moi aussi je t'embrasse fort, sans pluie ce matin...

anita a dit…


....très beau ... à faire monter les larmes ... merci Danielle

Danielle a dit…

Anita, je suis très touchée, merci...

passez une belle fin de semaine.

Enitram a dit…

J'aime bien tes séjours dans le Berry que tu partages avec nous malgré les coins les plus tristes de la vie...
Le ciel rattrape tout, c'est beau !

Danielle a dit…

Oui Enitram, le ciel rattrape presque tout !

Bon WE à toi et bises du jour.