Notre-Dame de Paris à 18h08 dans une éblouissante clarté...
Encore une belle journée, sans soleil, mais sans pluie, un temps parisien d'hiver, gris, froid et agité. Nous avions décidé d'aller vers Notre-Dame, mais pas sans avoir dégusté notre petit plat vietnamien dans un resto où nous n'allons pas très souvent, car il y a toujours une grande file d'attente... Aujourd'hui, personne, presque personne, c'était délicieux, ce restaurant ne sert que deux plats, dans deux tailles différentes, la petite et la grande... Comme nous ne savions pas laquelle choisir, la serveuse nous a dit : prenez la petite, c'est copieux, pour vous ça sera mieux ! Nous avons donc pris deux petits Bo Bun dé-li-cieux et très bien servis, les herbes, les nems, le vermicelle de riz, le boeuf et la sauce... Font un mariage exceptionnel, nos baguettes s'agitent comme sur un tambour, la musique des saveurs fait une belle harmonie sur nos papilles... Comme chaque fois nous avons pris notre café dans un bistrot à notre goût, avec des gâteaux chinois pour le dessert. Comment trouves-tu l'état du monde ma soeur ? Pas fameux : "dépêchons-nous de rire, il en est encore temps, bientôt la poêle à frire, et adieu le beau temps..." Me revient en tête cette vieille chanson française chantée par J. Douai il y a très longtemps...
Notre Bistrot du coin et les tuyaux de Beaubourg juste derrière
Avant d'aller voir la belle Notre-Dame, nous devons absolument jeter un coup d'oeil au 20 de la rue Rambuteau : dans la cour, il y a un marchand de pastels, avec une devanture ultra discrète, pas de vitrine, juste une pancarte qui indique sur la porte : ouvert le jeudi et sur rendez-vous. Cette maison, La Maison du Pastel, est née en 1720, Quentin de la Tour, La Rosalba, avaient besoin de matériel de qualité... L'installation rue Rambuteau date de 1878. Fréquentée par de prestigieux artistes, elle propose aujourd'hui aux amateurs de pastels une gamme de 800 couleurs, les pastels peuvent s’acheter à la pièce...
Les pastels (pris sur le site de la Maison du pastel)
Nous avons été plutôt frustrées de trouver porte close, mais leur site est agréable, et vous apprendra l'histoire de la maison mieux que je ne pourrais le faire... J'avais imaginé un magasin ancien, plein d'odeurs et de couleurs, mon frère m'avait dit : va voir, il paraît qu'ils fournissaient les Impressionnistes...
Paris est donc aussi la cité des amoureux, comme Venise ou d'autres ville... Des milliers de cadenas fermés à double tour scellent des serments d'amour, des gages de retour, des souhaits...
Métro Cité : le Palais de la Cité fut la résidence des rois de France du Xe au XIVe siècle. De ce palais restent aujourd'hui le Palais de Justice (XIIe au XIX siècle), la Conciergerie (XIIe siècle), la Sainte Chapelle (XIIIe siècle), juste en face l'Hôtel-Dieu, plus vieil hôpital de Paris construit du VII au XVIIe siècle, le marché aux fleurs crée au début du XIXe siècle. Juste devant l'entrée principale de l'hôpital il y a Notre-Dame de Paris (XII-XIVe siècle). Devant le Palais de Justice il y a un magasin qui vend tous les costumes et autres accessoires qui peuvent servir à la magistrature, une très ancienne maison, dont la vitrine explose de couleurs, le rouge mérite une petit photo :
La Maison Bosc, depuis 1845 ! Vêtement (ancien) et accessoires pour la magistrature, le Barreau, maison labellisée par l'Etat "Entreprise du patrimoine vivant"
Nous avons tournicoté autour de cette belle cathédrale, d'un côté et de l'autre de la Seine, comme aimantées, pénétré dans des lieux privés quand les portes nous étaient ouvertes, emprunté quelques photos à la dérobée, en douce , un peu clandestinement, émerveillées, malicieuses, juste pour la beauté de ces jardins secrets, refermés juste après nous... Ces lieux existent, il nous a suffit d'être là au bon moment, comme des surprises, somptueuses...
Lieux exquis de Paris...
Rencontres inoubliables...
Et furtives...
Lieux d'histoire...
La grande crue de 1910
La Seine est donc montée jusque-là...
Nous avons pris le thé brûlant dans un grand café, presque vide, les pieds et les mains gelés... Et si nous allions ici et là ? Le soir tombe déjà, pourtant les journées rallongent tellement vite, il faudra que nous revenions, terminons notre journée par Saint-Julien le Pauvre, une des plus anciennes églises de Paris (XII-XIIIe siècles). En 1889 elle est consacrée au rite byzantin, l'iconostase qui sépare le choeur de la nef a été réalisé en 1900. Nous avons eu la chance de pénétrer dans l'église en pleine préparation du concert du soir, l'iconostase qui donne à ce lieu ce charme et cette beauté incomparables était en pleine lumière, le piano trônait majestueusement... Je me souviens d'une fois, il y a très très longtemps, j'étais allée un soir de Noël à la messe de minuit, je ne sais plus avec qui, pour voir le rite orthodoxe, il y avait tellement de monde qu'on ne pouvait pas bouger aisément, je voyais juste les rideaux rouges scintillants, ils me sont restés en mémoire jusqu'à aujourd'hui...
Ma soeur, rentrons vite, retraversons la Seine, prenons le métro, chacune de notre côté, nous retournant plusieurs fois pour nous faire un petit signe de la main, je t'appelle, rentre bien...
Paris nous avait encore une fois réservé bien des joies, bien des rires, bien des prétextes à revenir sur les mêmes lieux, voir et revoir, nous ne nous en lassons jamais...
Trois petits tours et à bientôt...