samedi 25 août 2012

En Avignon... Le pastel de mon frère...


Le beau pastel de mon frère 


S'il te plait, fais moi un beau pastel violet ! J'avais vu le pastel violet fait pour quelqu'un d'autre, et aussitôt je me suis dit : je vais demander à mon frère de me faire le même...

Voilà une bonne année qu'il m'avait dit, mais bien sûr, je vais te le faire... Et puis le temps a passé... J'ai toujours gardé dans les yeux la belle couleur dont je rêvais... Plusieurs fois j'ai dit à mon frère : tu te souviens de ta promesse, et plusieurs fois il a dit : oui, ne t'inquiète pas, je m'en souviens...

Et puis le temps a passé...

Après Venise (je vais y revenir plus tard), je suis allée en Avignon et j'ai encore demandé mon pastel violet... Mon frère disait toujours : oui, oui, ne t'inquiète pas...


Un jour qu'il faisait chaud, comme d'habitude, il m'a dit : viens, je vais chercher de quoi faire ton pastel, le carton et quelques pastels tout neufs. En rentrant, il l'a aussitôt posé sur le chevalet et a étalé sur sa table de travail toutes les couleurs que je voulais...




Il commence par la dentelle

Chaque jours il travaillait sur le carton, il a commencé par le dessin général, une vue rapprochée sur un beau costume provençal du siècle dernier, porté encore aujourd'hui par des arlésiennes pendant les fêtes, il a porté une attention toute spéciale aux accessoires qui ornent les toilettes des dames : ombrelles de dentelles, petits sac brodé, le page (longue chaîne au bout de laquelle il y a une pince qui retient le bas de la traîne de la  jupe pour éviter qu'elle ne traîne par terre), et il a rajouté un petit pompon bleu sur le manche de l'ombrelle, pour me faire plaisir.


Le pompon bleu est posé

Je pouvais suivre l'évolution de l'oeuvre, tous les gestes de mon frère sur le chevalet, il m'a dit qu'aujourd'hui personne ne voulait acheter de pastel parce que c'est un matériau très fragile... Pourtant si beau !

Au bout de plusieurs jours de travail, le pastel prenait forme, il taillait les bâtons de couleurs sur un papier de verre et appuyait délicatement sa main droite sur une petite baguette rigide qu'il tenait dans sa main gauche, juste au dessus du dessin, pour ne pas effleurer la matière : la craie sert à donner sa texture au pastel, les pigments donnent les couleurs et les liants, la gomme arabique conditionne la dureté et la cohérence du bâtonnet sec, il faut prendre beaucoup de précaution...


L'appui de la main droite sur le petit bâton bleu


Le papier de verre pour tailler les couleurs 

Il a ainsi fait jaillir, par magie, les trous des dentelles blanches, les dorés étincelants des ornements d'or et de métal, il a brodé chaque point de la tapisserie du sac, il a déroulé les plis épais de la robe, les ombres et les lumières ont envahi tout l'espace... Le pompon bleu était épais et doux.




Il travaille pour moi

À plusieurs reprises il a dû projeter sur le pastel un fixatif spécial pour lui garder tout son éclat et lui donner de la solidité... Un jour il a dit : c'est terminé (voir plus haut).

Nous sommes allés tous les deux acheter un cadre tout simple pour terminer le bel ouvrage...

Je ne me suis pas demandée : comment vais-je faire pour transporter ce chef-d'oeuvre dans le TGV ? J'ai pu , tout simplement et avec une extrême facilité, le placer entre deux fauteuils, avec ma petite valise qui allait avec.

À la gare de Lyon, mon amie m'attendait, je n'ai pas pu lui montrer le pastel tout de suite car il était bien enveloppé, à l'abri dans son bel encadrement... Quand je suis arrivée dans ma maison, c'est l'arlésienne que j'ai dépliée en premier...

Merci mon frère de m'avoir fait ce magnifique cadeau, merci pour ton grand talent et ton affection...


Le commencement...

10 commentaires:

ELFI a dit…

un beau suivi d'un travail magnifique, un pastel voluptueux ..

p. s. j'aime le costume des arlésiennes ...

Danielle a dit…

Merci Elfi, mon frère sera aussi touché que moi...

Moi aussi je les trouve superbes ces costumes...

A bientôt à toi.

Anonyme a dit…

comme j'envie le talent des peintres , poètes , écrivains qui savent nous enchanter !voilà un cadeau magnifique ,
il a pour vous une valeur sentimentale : une douce récompense pour votre patience et attachement réciproque !
Chère Danielle, je m'inquiétais de votre silence ...
Je suis contente de constater que vous avez passé d'heureuses vacances
Estelle

Enitram a dit…

Bravo le frèrot !!!!
C'est un beau cadeau pour qui sait attendre !
Bonne soirée

Danielle a dit…

Merci Estelle pour votre inquiétude :-))je cours les routes...

Je reviens à Venise sur mon blog bientôt...

Bon dimanche à vous.

Danielle a dit…

Enitram, oui, j'ai beaucoup de chance avec mon frère, je suis gâtée...

Bisous du dimanche.

Brigitte a dit…

Eh bien ça valait le coup d'aller en Avignon et d'être patiente ...
Il est superbe ce tableau et dans des couleurs que tu as choisi c'est encore mieux .
Bravo à ton frère ,'artiste .
Et maintenant lui as-tu trouvé sa place chez toi?
Bises du dimanche soir

Danielle a dit…

Oui, oui, Brigitte, je suis contente et j'ai trouvé la place pour le mettre, une place parfaite...

Bises à toi aussi pour ce dimanche soir

Michelaise a dit…

Ah la belle ouvrage ! et la belle histoire ! ça c'est un frangin plein de ressources, et le choix du cadrage, pour magnifier la couleur, est parfait, merci Frérot !!

Danielle a dit…

Oui Michelaise, j'aime beaucoup ce que fait mon frère, depuis toujours, il dessine depuis tout petit, nous étions (ma soeur et moi) en admiration devant son talent...

Aujourd'hui il fait des choses superbes, toujours modeste, toujours discret...

Vraiment oui, merci Frérot pour tout.

Bises à toi Michelaise.