lundi 9 janvier 2012

Lisbonne, rua Augusta ... La fin de l'année 2011 !


Noël était présent partout, les Vierges avaient ce petit côté penché comme les vagues de la mer...

 Lisbonne est une ville compliquée d'accès, car il faut gravir une à une les sept collines qui la composent, mais moi qui craignais un peu pour mon genou, je n'ai eu aucune difficulté : tramway, funiculaire, bus, métro (et quelque fois même un bon Doliprane pour assurer mes arrières...), vous offraient un choix de roi pour aller partout, rapidement, et agréablement... C'est la plus grande ville du Portugal, 550 000 habitants, plus de 2 millions avec les environs...


Le beau funiculaire pour grimper la pente d'une rue

Dès mon arrivée dans le centre historique, comme d'habitude, je suis tentée de regarder partout à la fois, au risque de tomber très rapidement, le danger est double car les trottoirs, un peu défoncés, sont entièrement composés de mosaïques faites de grosses tesselles d'asphalte noir et de calcaire blanc, pas toujours bien jointées... Pour des grandes distraites comme moi, il faut quand même marcher avec prudence. Sur les plus belles avenues, la mosaïque devient arabesques... Par chance, il n'a jamais plu pendant mon petit séjour, ce qui fait que je n'ai pas pu expérimenter la glissade, ouf !


Mosaïque de calcaire banc


La mosaïque avec les beaux dessins

La rua Augusta est large et rectiligne, très commerçante, très fréquentée, un des axes principaux du quartier de Baixa, entièrement reconstruit après le grand tremblement de terre de 1755. Cette avenue est piétonne, bordée d'immeubles hauts et très sobres des 18/19e siècles. Cette belle rue débouche sur une énorme place au carré parfait, formée par des grands bâtiments administratifs aux belles couleurs vives, vert, rouge et jaune... Pour finir le parcours, on arrive juste au bord du Tage, aux portes de la mer, quelques marches descendent dans l'eau, on aperçoit alors deux  grandes colonnes de marbre blanc qui finalisent à merveille l'ensemble architectural. Les pieds dans l'eau, dans de petites vagues timides et mousseuses, et la tête couronnée de deux grosses boules blanches, ces colonnes servent de perchoir aux mouettes qui viennent au soir couchant,  bruyamment, embellir tout l'espace : elles hésitent, posent leurs pattes, agitent leurs ailes, font de gracieux ballets, pour le plus grand plaisir des touristes, dont j'étais... Quelle belle idée d'avoir planté là ces morceaux de marbres, ouverture symbolique et mystérieuse, qui nous invitent à rêver, à voyager... Au loin, quelques voiles glissent dans le bleu...


Les oiseaux, la voile blanche, le bleu, dans la porte ouverte sur l'horizon... La beauté !

Ce chemin, je l'ai fait dès le premier jour, et pris mes premières photos uniquement le long de cette grande artère... Un parcours jalonné de surprises, d'étonnement, de ravissement... J'ai besoin de temps pour reconnaître les lieux, percevoir les détails que je trouve à ma portée, je respire ce pays nouveau, en quoi est-il différent ? Je n'entends rien que je connaisse, le portugais sonne à mes oreilles comme une belle langue, douce et musicale. Je n'arrivais pas ici complètement vierge, j'avais lu le guide du Routard et quelques autres, visité les sites de tourisme sur Internet, pris des notes ça et là, et quand je suis arrivée là, dans cette grande avenue grouillante, je me suis dit : laissons aller les idées, regarde, respire, il fait beau, tu réfléchiras après... On ne peut pas connaître grand chose d'un pays quand on fait un saut de puce...




Dans la rue, les pâtisseries de Noël

Je me suis régalée, j'ai appris, j'ai réfléchi... Bon, faisons la grande rue, nous verrons après... J'ai vu comme à Istanbul des petits commerces de rue, des pâtisserie en grande activité, les azuléjos, j'ai dû les chercher, cachés dans des petites rues...


Le chanteur de la rue


Le cireur de chaussures de la rue


Le vendeur de billets de loterie de la rue


Le marchand de marrons au début de la rue


La marchande de fleurs de la rue


Les azuléjos qu'il a fallu chercher sur les maisons de la ville... (1)

Il ne faisait ni chaud ni froid ce jour-là dans les rues, on frôlait la douceur printanière, il y avait déjà des robes à fleurs... Le matin, on mangeait sur les terrasses au beau milieu des rayons du soleil, jusqu'à l'heure du goûter... Le soir encore, des grands poêles transparents, d'où s'élevaient des flammes, allumés au gaz, sans bois ni braises, attiraient les dîneurs qui n'avaient pas froid aux oreilles... La grand rue fourmillait de promeneurs, on parlait toutes les langues, mais surtout le portugais, dans d'autres rues, plus petites, plus éloignées de la mer, sur de jolies places on dansait, chantait, tambourinait, on fêtait la fin de l'année... J'ai vu plus tard que dans d'autres coins encore, des gens dormaient dans la rue, sous des cartons, au creux des porches... 

Demain nous verrons le reste... Aujourd'hui, vivons l’allégresse !

(1) Azuléjos : ce terme vient de l'arabe, il signifie pierre polie, et désigne un ensemble de carreaux de faïence (le plus souvent de couleur bleue mais il existe aussi de magnifiques  polychromies), assemblés en panneaux muraux qui ornent les façades des maisons, les églises, les intérieurs... En fait, cet art est directement hérité des Maures, qui le pratiquaient dans les mosquées, lors de leur occupation pendant des siècles. J'ai vu à Istanbul des mosquées sublimes entièrement tapissées de carreaux de faïence d'une très grande subtilité. Je me souviens de l'énorme émotion que j'ai ressentie en pénétrant dans ces extraordinaires lieux de cultes, les arabesques venues du Coran, les couleurs, les lumières, les grands tapis bleus, rouges, verts... Quelles découvertes.


Splendide travail de la faïence, dans un ancien couvent aujourd'hui transformé en musée des azuléjos

13 commentaires:

Miss Lemon a dit…

Bonsoir Danielle

J'ai découvert Lisbonne voici quelques années et j'ai aimé, l'ambiance qui y régnait, je ne saurais la définir clairement, mais se mêlaient nonchalance, gentillesse, un peu de tristesse, peut-être la saudade, un vague à l'âme un peu comme vos vierges penchées comme une vague, je ne sais.
Le portugais est une belle langue et dite par les brésiliens elle est plus chantante et sensuelle.
Au plaisir de vous lire.
Miss Lemon.

Michelaise a dit…

Lisbonne où j'ai, comme toi, passé une fin d'année, avec un temps d'une douceur printanière et ce charme inimitable d'une ville, grande pourtant, où il fait vraiment bon vivre. Ma grande découverte, dont je garde un souvenir ébloui, y fit le musée Gulbenkian, ma gourmandise, plus portée vers le salé que le sucré, fut la soupe de pain, délicieusement roborative !!! Et la Miss a raison, que cette langue est belle !

Marie-Josée a dit…

Le hasard fait drôlement les choses, Danielle : tu connais ma passion pour la BD. Figure-toi que j'ai passé une bonne partie de mon premier janvier à lire un long roman graphique (262 pages!) qui s'intitule Portugal de Pedrosa, et cela m'a ramenée à d'autres bandes dessinées traitant de Lisbonne que je possède dans ma «bédéthèque». Cela fera l'objet d'un billet, mais je crois que j'attendrai la grève estudiantine, car j'ai déjà plusieurs fers au feu!

À tout bientôt!

P.S. Je t'ai mentionnée dans mes blogs préférés, en tout premier lieu, mais cela ne te crée aucune obligation!!! C'était juste pour la plaisir de te dire le mien à te lire ;0)

Danielle a dit…

Alors tout le monde succombe au charme de Lisbonne... Sa langue mélodieuse...

J'y suis restée quelques jours et je voulais tout comprendre, vous voyez ?

Miss merci de votre passage, revenez bientôt.

Bises du soir.

Danielle a dit…

Michelaise toi aussi tu y es passée... Pas vu du tout le musée Gulbenkian, zut !

J'ai vu qu'il y avait un musée du même nom à Paris ?

Pas mangé non plus la soupe au pain !

Bon il faut que j'y retourne :-)))

Grosses bises du soir.

Danielle a dit…

Ah ! Merci Marie-Josée, merci pour la citation, je suis passée chez toi pour te dire ça un peu plus longuement.

Je suis contente de t'avoir avec moi pour lire mes histoires.

C'est magnifique !

Grosses bises du soir.

Danielle a dit…

Marie-Josée, ça va faire encore des BD à acheter ça, car tu as l'art de me passionner pour cet art-là...

Merci, encore, vive tes prochains billets.

Grosses bises du soir.

Marie-Josée a dit…

Re P.S. Un petit conseil : trouve une bibliothèque qui accepte les suggestions d'achats. Comme je suis une sorte d'annexe consentante de la bibliothèque de mon Cégep, j'ai le privilège d'aller acheter les livres pour mon département et pour la collection de BD du lycée. Je profite donc de mes achats qui ne me coûtent rien!!! Le Pedrosa coûte $62 donc pas loin de 90 euros. Biboiothèque, bibliothèque...

Danielle a dit…

Mais bien sûr Marie-Josée je vais faire ça...

Allez vas-y, raconte...

je t'embrasse fort.

Enitram a dit…

Je m'arrête un bel instant à Lisbonne avec toi après avoir évité la bataille passionnée du chocolat que je ne connais pas encore et les photos de la misère humaine qui me peinent plutôt qu'elles m’enthousiasment...Il en faut pour tous les goûts, n'est-ce pas !
A bientôt

Danielle a dit…

Enitram bienvenue, bien sûr tu as raison la pauvreté n'est pas enthousiasmante... Lisbonne est une ville pauvre, et si on regarde bien, elle saute au yeux...

Chocolats et pâtisserie sont à la fête en ce moment :-)))

Passe une très bonne journée et à bientôt.

Amélie a dit…

la dernière photo me fait penser à la toile de jouy... une toile que je trouve sublime. je me souviens lorsque j'étais enfant, nous avions des assiettes avec ce dessin et depuis, il est resté mon modèle de beauté. MERCI pour la belle photo !!

Danielle a dit…

c'est vrai les azulejos peuvent faire penser à la toile de Jouy... et puis surtout Amélie en somme c'est votre petite madeleine (de Proust !!!)