vendredi 9 décembre 2011

Les émotions de la semaine, les larmes de joie !!!.

Allez en vrac, je vous raconte mes enthousiasmes... De mes semaines passées...

Mes toiles au cinéma :




Le cheval de Turin, de Bela Tarr (Net B 2h26) : une merveille, et quelques agacements, imaginez le boléro de Ravel mais en images, à chaque image vient se rajouter un point de vue qui change la perspective... Le temps se compte en jours, et chaque jour les mêmes gestes se répètent, deux ou trois micro-évènemens viennent troubler ces répétitions parfaites. On cherche à comprendre, tout cela pourrait être pénible, ennuyeux, mais non, les plans se succèdent et passionnent. Nous vivons avec les personnages (le père et sa fille) dans leur misère et le vent, la solitude de leur vie... Tout le monde est unanime pour qualifier ce film de chef-d'oeuvre, une voix pour : le meilleur film de tous les temps. Moi je n'irais pas jusque-là, car j'ai eu des agacements, et puis j'ai lu une critique de je ne sais plus quel journaliste qui fait référence à : "une certaine idée de la torture" pour parler du film, ça peut être cela aussi... Voyez-le... Il est passionnant !

Je me souviens (comme disait Perec...) du film de Chantal Ackerman : "Jeanne Dielman, 23 rue du commerce 1080 Bruxelles" qui dure 3h20 (1975), qui avait pour sujet le quotidien à horaire fixe d'une Bruxelloise qui se prostituait sur rendez-vous, quand son jeune fils allait à l'école. Elle vivait cela sans plaisir, par nécessité, jusqu'au jour où ce plaisir l'a fait basculer... Un immense film que j'ai vu au moins quatre ou cinq fois, avec le même enthousiasme, Delphine Seyrig qui tenait le rôle était extraordinaire. Si le film de Bela Tarr m'y fait penser, par ses répétitions si précises et si touchantes, il ne s'impose pas à moi comme celui de Chantal Ackerman, cette virtuose du détail, que j'adore. À voir absolument, même en DVD !


Donoma, de Djinn Carrénard : cinéaste né en Haïti, il vit à Paris, 30 ans ! Il met un point d'honneur à préciser qu'il a réalisé son film avec 150 euros, sans piston, sans moyen, s'il avait besoin de matériel, il se le faisait prêter... Et puis finalement, après une projection entre copains, il a envoyé son film à tous les festivals qu'il connaissait en France, et puis l'ACID (l'Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion) emmène le film à Cannes... Et moi, je l'ai vu la semaine dernière et j'ai beaucoup aimé, un film rapide comme l'éclair, bien joué, presque pris sur le vif (les acteurs savaient leur rôle à la dernière minute), des histoires de vies, des histoires d'amour, qui s'emboîtent comme des matriochkas. Djinn Carrénard nous dit : "Aujourd'hui le film sort en salles, nous allons parcourir la France accompagnés d'une exposition pour transmettre... À tous... La science de la débrouille accumulée dans cette aventure".

S'il passe dans votre ville, laissez tout tomber... Courez... Un cinéaste à suivre de très près.




Jig de Sue Bourne, réalisatrice Anglaise (documentaire), une rareté, un ovni, une curiosité pour moi... Saviez vous qu'il existe un championnat du monde de danse irlandaise, qui se tient à Glasgow chaque année ? Sue Bourne suit pendant une année les pérégrination de sept candidats avec professeurs, amis et famille, qui viennent des quatre coins du monde pour le concours (6000 candidats viennent de toute la planète). J'ai appris plein de choses, j'avais un petit faible pour cette danse, jamais vue, jamais entendue en vrai... Ces danseurs de haut niveau exécutent, les bras continuellement le long du corps, des figures imposées par le genre. Cet art est très codifié : costume, perruque, chaussures (mais finalement pas plus codifié que la danse classique avec pointes, collant, tutu et chignons...) Les candidats sont de véritables danseurs, de tous âges, les suivre dans leurs émois, leurs angoisses, leurs joies a été une véritable découverte, le film pas ennuyeux du tout et terriblement intéressant... Si vous aimez la danse irlandaise, si vous n'y connaissez rien, si vous avez toujours rêver d'en savoir plus, c'est le moment de faire connaissance...



Shame, de Steve McQueen, (Britanique 1h39, deuxième long métrage). Le film nous plonge dans la vie intime, sociale et professionnelle, d'un homme sous addiction sexuelle, celle-ci finit par lui occuper tout le cerveau... : plus de place pour les rencontres ordinaires. Passionnant, émouvant, angoissant... Superbement interprété, de magnifique plans de la ville de New-York (dont celui du tout début du film), et puis surtout le labyrinthe des désirs, des pulsions, des frénésies masturbatoires, des raisonnements impossible à suivre... Les tentatives (vaines) pour sortir de ce tumulte, vivre autrement que dans l'urgence, la nécessité, l'impérieuse nécessité, le besoin, la violence et finalement  la solitude. Sa soeur fait irruption dans sa vie, dérange tous ses plans, sur son lieu de travail le patron l'interpelle, son ordinateur est infesté de sites pornos, il se sent piégé... Il dissimule...  Comment faire pour continuer à jouir selon ses désirs ? Michael Fassbender est éblouissant dans le rôle !

L'addiction sexuelle est une drogue dure au même titre que les autres... Notre addict, même un brin moralisateur... Me rappelle des conversations d'alcooliques entendues ici ou là qui, pour se raccrocher aux branches sociales, se déculpabiliser, débitent en tranches les mêmes stéréotypes que les autres, et reprennent un petit verre... Un excellent film qui découpe au scalpel l'espace intime de l'addiction.


Un opéra version concert à la salle Pleyel :




La diva (Photo GF)

Sémelé de Haendel, avec Cecilia Bartoli, Charles Workman, Hilary Summers, Brindley Sherratt,... En m'asseyant au deuxième rang, pile au milieu, je me suis tout de suite sentie parfaitement bien... À côté de moi la dame, embarrassée par son gros manteau de vison qui débordait largement sur mon bras, parlait russe avec son compagnon... Du coin de l'oeil, j'observais, surtout l'énorme diamant qui ornait son doigt, il virevoltait en tous sens, impossible de ne pas le voir, avec ses éclats de soleil... J'écoutais, mais en russe je ne comprends rien, la chaleur du manteau ne me gênait pas du tout, doux, agréable, pas de parfum trop capiteux, la soirée s'annonçait divine. Elle le fut. Je m'étais fait faire une petite révision du livret, juste avant d'entrer dans la salle, l'histoire est compliquée, les dieux, les humains, les chassés-croisés, les jalousies, les amours, même avec le surtitrage, je ne voulais pas perdre mon temps à lire... J'adore les versions concerts, pas de contorsions pour les chanteurs, ni assis, ni couchés, pas de mouvements rapides, ils sont là, présents, de face, tout à nous, leur voix peut se déployer avec toute la force de leur talent... J'ai tout de suite pleuré sur les diminuendo de Bartoli, son immense talent est exceptionnel, elle est unique, qui peut faire mieux qu'elle aujourd'hui ? Elle reste le diamant vert (en robe verte) de la soirée. Quelle chance j'avais d'être là ! J'ai ri en voyant Hilary Summers (contralto) s'imposer par sa voix, tessiture complexe et belle, qui manque quand même un peu d'ampleur, faisant vivre son personnage avec esprit, son jeu d'actrice incarnant à la perfection la jalousie, la vengeance, avec une pointe d' humour bien ajustée, elle a fait rire la salle entière, épatante, une belle découverte pour moi... Au moment où apparut Charles Workman, mes larmes redoublèrent, entre Bartoli et lui l'émotion était à son comble, je découvrais ce chanteur extraordinaire, une couleur vocale merveilleuse, une présence tranquille, sûre, je me suis dit : comment peut-on chanter comme ça, émouvoir de cette manière, sa voix superbe, veloutée, ample, produit immédiatement du bonheur, il y avait de la buée sur mes verres de lunettes et les larmes coulaient sur mes joues... J'ai aussi beaucoup aimé les choeurs et l'orchestre. Une soirée de grand bonheur ! À la fin de la représentation, un admirateur lui tendit une enveloppe rose fuchsia, sans doute remplie de mots d'amour, qu'elle pris avec le sourire, le public était en liesse,  nous avons eu droit à un bis du dernier choeur, repris avec tous les solistes, c'était très beau, très émouvant, j'ai même vu des fans qui partaient très vite se faire tirer le portrait avec la diva, souriante et adorable...



Charles Workman  (Photo GF)


Hilary Sommers (Photo GF)

17 commentaires:

Georg-Friedrich a dit…

Suis-je le seul à être concerné par le problème, mais je ne vois pas s'afficher les photos de GF!!!

Danielle a dit…

Ben, oui, c'est bizarre, je suis allée vérifier chez les blogueurs qui affichent mon blog, ça marchait, oui on voyait tes belles photos...

Gros bisous du soir GF

Michelaise a dit…

Non les photos GF ne sont toujours pas au rendez-vous ! par contre l'émotion, elle, y est !! D'abord que de films, veinarde, je note mais sans grand espoir, pourtant certains semblent très attirants. On attendra les DVD, sauf qu'ensuite, on les achète, mais on ne trouve jamais le temps de les regarder ! patience, un jour qui sait ...
Quant au concert, tu faisais donc partie de la "haie" des deux premiers rangs dont nous a parlé GF... re-veinarde !!! je suis tellement contente pour vous tous. Quant aux admirateurs qui se sont fait tirer le portrait, diable, on a vibré avec eux a postériori. Que d'émotions par procuration !!!
Ah je pense à une chose, peut-être est-ce sur Firefox qu'on ne voit pas les photos, je vais vérifier ça

Michelaise a dit…

bon zut, ça ne marche pas mieux sous internet explorer... va savoir !
en tous cas, j'ai relu "tes" films et vraiment tous sont tentants, mais je crains que ce soit, sauf le dernier, du 10 à 20 copies, donc pas en route pour la côte atlantique (on fait rarement à moins de 50/60 copies)

Georg-Friedrich a dit…

Je t'assure Danielle, on ne les voit pas tes photos, tu devrais les recharger! Et je précise que ce n'était pas un admirateur, mais une admiratrice qui a tendu une enveloppe rouge à Cecilia! C'est elle : http://www.venez-chez-domi.fr/blog/?p=2450

Danielle a dit…

OK ! je vois ça demain, je vais remettre les photos d'une autre manière, zut zut et zut...

Oui je faisais partie du 2e rang de la garde rapprochée :-)))

Michelaise merci d'être là.

Bises du soir.

Danielle a dit…

GF, je vais essayer de voir si je peux faire autrement pour les photos :-)))) ça m'énerve...

Je vais même y aller tout de suite finalement...

gros bisous du soir.

D'Art en Arts a dit…

J'adore ta présentation qui me donne envie de sortir un peu (quand j'aurai le temps...).
Très bon week-end, Danielle, je t'embrasse.
Norma la toujours pressée

Danielle a dit…

Chère Norma, je suis heureuse si je peux te donner envie d sortir... Même toute pressée, ton passage est toujours agréable.

Belle journée à toi et grosses bises du matin.

Marie-Josée a dit…

Toujours en décalage en matière de commentaires cinématographiques, car votre production nous arrive bien tardivement lorsqu'elle arrive! Au moins pourrai-je aller voir Tintin dès que les dernières copies seront expédiées...

Bonne semaine à toi

Danielle a dit…

Pas grave Marie-Josée, on fait pas la course :-))) ce sont juste des impressions...

Tintin, voilà !! :-)))

Je te bises du soir, prends soin de toi.

Bretonne a dit…

Vraiment il y Paris et la province, j'avais très envie de voir le cheval de Turin et Jig et bien à Rennes rien …. la semaine prochaine peut-être il faut toujours espérer. Merci pour ces impressions et émotions.
Bretonne

Danielle a dit…

Françoise comment c'est possible dans une grande ville comme Rennes (ma ville natale :-))) Pas un cinéma d'art et essais, il me semble qu'au cinéma Arvor il y a une bonne programmation, non ?

Zut alors !

Patience Françoise, grosses bises du soir.

Bretonne a dit…

Et non ni Arvor (qui a une bonne programmation c'est vrai) ni TNB…. Donc une rennaise qui en salue une autre.
Bises.

Danielle a dit…

Ah ! quel dommage !!

Chère Françoise, alors-là je compatis...:-)))

Bises du soir.

Michelaise a dit…

Ah ah je ris avec les désespoirs de Françoise, car Rennes tout de même c'est plus riche en cinémas que Meschers !! enfin disons Royan ... le cheval de troie moi je n'y crois guère !! bon, c'était pour te dire que les photos sont là, youpi

Danielle a dit…

Michelaise, oui, les photos dézipées sont passées :-)))Merci d'être repassées par-à

Françoise as-tu ton cheval de (Troye) Turin cette semaine ? Je croise les doigts...

Bon jeudi à toutes les deux, et bises du matin.