jeudi 29 septembre 2011

L'Indre 2011... Le départ !



Juste avant le départ

L'année dernière j'avais loupé le départ des hirondelles, elles s'étaient regroupées par milliers sur les fils électriques de la maison d'à côté, seule ma voisine les avaient vues partir, puisqu'elle se lève bien plus tôt que moi... C'était noir de monde, m'avait-elle dit, je n'avais jamais vu ça, tous les fils étaient noirs d'oiseaux, ils étaient là, là et là, partout, c'était impressionnant. Elles faisaient un départ massif, puissant, elles devaient s'attendre les uns les autres, tout le monde est là ? Alors, il y eut le grand envol...

J'avais tout prévu cette année, ma voisine devait me réveiller le matin du départ, dès qu'elle les apercevait, je devais laisser ma porte ouverte, elle frapperait fort... Tout était organisé pour saluer la transhumance...

À partir de cette semaine, nous serons vigilantes, nous ne les raterons pas..

Cigogne blanche

Une cigogne (Prise sue le net)

Ce matin à la médiathèque, j'entends une jeune femme qui dit, elles sont parties ! J'ai levé la tête,
les hirondelles sont parties ? Ben mince alors ! Vous êtes sûre ? Oui, oui elles sont parties, elles se sont rassemblées près de la médiathèque, c'est là qu'elles sont les plus nombreuses, elles sont parties... Je n'ai rien dit, encore une année à attendre, il faudra être patiente ! Je vais pouvoir fermer ma porte à clé, dormir sur mes deux oreilles le plus tard possible, ranger mon appareil photo, plus rien à voir, elles sont parties... Paraît qu'on a vu  arriver des cigognes !
Des cigognes ? Quelle belle aventure, ça me plaît beaucoup aussi, où peut-on les voir arriver ? Personne ne savait... Des cigognes ici ? Nous ne savons pas... J'ai pourtant vu sur le devant d'une maison un grand motif décoratif en bois peint, d'une belle cigogne ! Met-on une belle cigogne sur sa porte si on ne les espère pas ? Elles doivent bien être quelque part ? Je vais chercher.

Cormoran 

Un cormoran ailes déployées (Pris sur le net)

 
Par contre, pour les cormorans je suis aux premières loges, puisque je vais à l'étang tous les jours, je les ai vus arriver et sécher leurs ailes au soleil, c'est vrai, ils font comme ça, ils narguent le monde, c'était la première fois que je voyais ces oiseaux noirs, j'ai prévenu le propriétaire de l'étang, j'en ai vu, ils sont là... Je vais prendre mon fusil, saletés... Mais les cormorans comme les hérons sont des animaux protégés... Il n'osera jamais sortir son arme, il rouspète, il gronde, il devient grossier, mais il ne fera rien, même si la chasse est ouverte... La peur du gendarme !


Sauterelle à la patte cassée

Sur la route en revenant hier, j'ai rencontré une énorme sauterelle verte, comme celles qui mangent les récoltes en Afrique, elle était au milieu de la route, je suis descendue de vélo pour la prendre en photo, je m'étonnais qu'elle ne saute pas à mon approche, mais j'ai vu rapidement qu'elle avait une patte cassée... Plus de départ pour elle, mais je ne pouvais pas lui mettre une attelle... Pauvre sauterelle ! Une exilée ?


Un écureuil (Pris sur le net)

 
Les écureuils ? Nous ne savons pas, nous n'en voyons pas cette année, ont-ils la maladie ? Ont-ils testé les pièges pour les loups ? Sont-ils partis ? Toutes ces noix qui ne serviront à rien... Moi, j'en ai vu un ce matin, plus roux que lui c'est impossible, il était là au bord de la petite route, la queue en panache, une beauté rapide comme l'éclair, il a disparu...


le ciel sombre de l'Indre ces jours-là


Cette semaine, toutes les petites inquiétudes sur les départs et les arrivées animaliers ont été balayées par une très mauvaise nouvelle qui a fait le tour du pays en une matinée, tout le monde en parlait : à la médiathèque, chez le boulanger, au café, partout, partout... Une voisine est venue le raconter à ma voisine, le drame, la fille unique, 25 ans, de la maison d'à côté, sur la route près de chez moi, elle s'est tuée dans un accident de voiture, elle a raté le virage, on dit qu'elle n'avait pas de ceinture, on ne sait pas bien, mais on parle comme si on savait, elle roulait vite, une voisine l'a croisée, elle roulait très très vite... Les parents sont en larmes, dans la grande souffrance, les gens sont sidérés, toutes les autres nouvelles sur les animaux, les fruits, les jardins, la météo, les maladies, les dépressions... Plus personne n'en parle, inutile, futile, on parle de toutes les morts violentes qu'on connaît, chacun en a une, chacun a son anecdote, moi aussi j'ai connu un drame me dit cette dame, le collègue de mon mari s'est suicidé, 50 ans, encore jeune... C'est la journée du drame, des morts, 25 ans, vous vous rendez compte ? C'est pas dans la logique des choses, les enfants avant les parents, une fille unique... Il y aura un monde fou à la cérémonie dans la petite église... Tout le monde la connaissait... Tout le monde est triste pour eux, ceux qui restent...

Ce départ là est le seul qui compte aujourd'hui, chaque fois que je passe devant la maison des parents, sur mon vélo, je regarde les fenêtres, fermées, même avec le soleil... Elles ne sont pas prêtes de s'ouvrir...

Ce dimanche matin, sur la place du village, les langues allaient bon train, t'as vu le panneau, toi ? Mais bien sûr, il y a un panneau 50 à l'heure, mais non il n'y est pas, j'y suis passé la semaine dernière, il n'y avait rien, mais si, je te dis qu'il y est... Et sur la route des trois étangs, elle est dangereuse celle-là, étroite, les gens roulent comme des dingues...

 Et moi, je pense seulement à la douleur...

Pas tout à fait victime, pas tout à fait coupable... Elle avait 25 ans, tout le monde en est sûr...

8 commentaires:

Michelaise a dit…

Superbe façon de compatir, au sens noble du mot, souffrir avec ceux qui souffrent. Ton billet est léger et pourtant grave, émouvant et sincère.
Pour en rester aux choses sans importance, car notre capacité à compatir ne doit pas être galvaudée, et s'il est normal que toi, qui les connait, tu t'émeuves, nous, nous en restons forcément à l'écume de TON émotion pour eux, donc pour en rester aux choses sans importance, nous avons vu l'autre jour "descendre" un vol d'oies sauvages. Cata... Déjà ? Et oui, cela s'est confirmé, d'autres oiseaux descendent. Quant aux écureuils, il semble que les noix soient (en tout cas en Périgord où il a fait fort sec) très petites et pas belles du tout cette année. Les écureuils, ça va, ça vient, maladies en général... mais t'inquiète pas, ça revient !!!

Chic a dit…

Superbe cette cigogne et cet écureuil !! Bravo !

Miss Lemon a dit…

Il n'y a que ce départ qui compte c'est vrai que celui des oiseaux semble alors bien secondaire.

Michelaise a dit…

Aujourd'hui une cousine me disait qu'elle se demandait où étaient passés les écureuils, nombreux au printemps et qui ont disparu pendant l'été ! voilà un sacré mystère

Danielle a dit…

Oui Michelaise, tu me rassures sur les écureuils, mais maintenant que me voilà revenue à la ville, je ne vais même plus y penser du tout !!!

La descente d'un convoi d'un bataillon de canards ça doit pas être beau à voir...

J'ai vécu tout en même temps, les petits départs et les grands pour ces gens, emportés brutalement.

Bises du jour à toi.

Danielle a dit…

Chic, tes bravos vont à leurs auteurs anonymes du net... Moi je suis juste sur la sauterelles, le ciel et l'hirondelle... J'vais pas assez vite...:-)))

Merci à toi d'être passé.

Bises.

Danielle a dit…

Miss, c'est vrai ce que vous dites, mais dans ma vie de campagne tout est arrivé en même temps, bien sûr que le grand départ des gens m'a touché, beaucoup.

Tout le reste continue d'exister... C'est ça qui fait réfléchir je trouve.

A tout bientôt.

Danielle a dit…

Michelaise, les écureuils défrayent la chronique dans l'Indre aussi, pas vus pas pris... Moi j'en ai vu trois roux.

Bises.