vendredi 8 avril 2011

Des Dieux et des hommes... Suite.

Le Vagabond de A Silvan (Israël)



Un premier film (Quinzaine des réalisateurs 2010 à Cannes) dense, sombre, presque sans dialogues, des plans magnifiques dont chacun est indispensable (aussi) pour comprendre...

Pas simple ! Isaac, fils unique, vit durement auprès de ses parents, juifs orthodoxes. Il souffre dans son corps, dans sa tête, des mystères planent au dessus de la tête de son père, pourquoi est-il fils unique ? Pourquoi a-t-il des chances (?) d'être stérile ? Pourquoi son corps d'adolescent réclame-t-il autre chose que les frustrations sexuelles ?... L'austérité est partout, la vie de tous les jours, l'alimentation (en période de jeûne) minimaliste, quelques douzaines d'oeufs dans le réfrigérateur pour tous les repas... L'adolescent n'a pas de quoi rire, pas de plaisir, aucune distraction... Dieu n'est pas facile à aimer à ce prix.

Nous suivons Isaac dans sa quête, dans ses errances, dans ses doutes, dans ses mauvaises actions, nous n'en saurons jamais plus que lui, aucune réponse ni pour lui ni pour nous, jusqu’à la fin du film...

Je ne suis pas sûre d'avoir bien compris le crime de la fin : viol ou crime
de sang ? J'attends de vos nouvelles pour le savoir...

Le premier et le dernier plan du film sont les mêmes, seul le costume du héros est différent... Il a traversé tant de doutes... Pas de réponse à ses questions...

Le milieux orthodoxe juif a déjà fait l'objet de films magnifiques, sans tabous : Kadosh d'Amos Gitai, Tu n'aimeras point de Haim Tabackman, La petite Jérusalem de Karin Albou... et bien d'autres, je ne les ai pas tous vus, mais j'en avais le projet...

Je me souviens particulièrement de Kadosh, qui m'avait totalement éblouie par sa beauté et son humanité, sa violence aussi.

Pour le Vagabond, j'ai vu seulement un spectateur partir avant la fin... Je vous le recommande, si vous ne connaissez rien à cet univers, rude, névrotique, et terriblement angoissant, un beau film qui réfléchit avec vous.

2 commentaires:

Michelaise a dit…

Voilà un film que j'aimerais voir, j'avais tant aimé Shahada, que je suis allée voir convaincue par ton billet que je suis certaine que celui-ci me plairait. Mais j'ai bien peu de chance qu'il parvienne jsuqu'à nous. D'autant que ce sont les vacances de Paques qui commencent et avec elles, 4 semaines de films commerciaux. Faut bien plaire aux touristes...

Danielle a dit…

Quel dommage ! C'est vrai les vacances de Pâques...Ça n'arrange rien pour le cinéma d'auteurs...

Beau temps Michelaise, pour toutes les choses que tu vas pouvoir faire...

A bientôt.