vendredi 11 mars 2011

Le printemps fait le trottoir en bas de chez moi !


Pas de soleil, tant pis, juste aujourd'hui que j'avais l'appareil photo en bandoulière, pas de chance ! Mais j'ai pris les couleurs, ici et là il y en avait beaucoup, il suffit aussi de lever la tête, sur toutes les fenêtres ont voit des jaunes et puis des bleus... Tiens, je n'avais jamais remarquée celle-là...

Je me suis dit, voyons, fais un effort, regarde encore, il y a sûrement quelques chose qui t'a échappé ? Il y a sûrement de belles choses à photographier autour de chez toi...

En regardant de près, j'ai vu que tout m'avait échappé, j'ai des milliards de choses à voir, là, le petit immeuble est terminé depuis longtemps et voilà qu'aujourd'hui je me mets à penser à ce qu'il y avait avant lui, un couvent, avec une petite chapelle, je me demande si elle existe encore... Il y a des années, je voyais des soeurs en civil aller et venir dans la rue, elles faisaient des soins infirmiers... Et puis, vous savez ce que c'est, elles ont vendu au plus offrant.

Leur immeuble était juste à côté d'un jardin, toujours en vie actuellement, géré par une association de mordus de nature. Quand je passe devant ce jardin, dont les grilles sont toujours fermées, j'ai envie de pleurer, en ce moment je vois les pivoines qui arrivent, bien entretenues par les jardiniers... Les arbres fruitiers, pommiers, pêchers attendent encore un peu d'entrer dans la danse. En fait, un jardin comme il y en avait quelques centaines dans le coin, mais dont on fermait la porte derrière soi, après avoir sonné, pour faire une visite aux propriétaires. ...

Je me souviens avoir entendu dire que l'immeuble de 11 étages où j'habite était habité par des petits jardins privatifs... Vivaient là des familles, dans des petites maisons dites "ouvrières"

Ce matin, en passant en revue le printemps des rues, je fais coeur triste et gai...


Dans le petit enclos qui pousse au pied de ma maison, juste sur le trottoir, une toute petite île de campagne, même pas la place d'y mettre un mouton, l'abricotier dont je vous ai parlé l'été dernier donne des fruits qui ont le goût et l'odeur de la rose... Il est tout blanc, ses bras dépassent largement le petit grillage qui l'entoure, il fallait presque baisser la tête l'été dernier pour passer à côté de lui, il y avait un tout petit air de gaîté à le voir prendre ses aises sur le trottoir.




J'ai continué mon chemin, j'ai acheté les oranges Maltaises qui arrivaient juste de Marseille, pour faire ma confiture, elle brillaient par leur belle couleur, la Tunisie embaumait le feu rouge qui se trouve juste à côté...

Je connais pas loin, derrière un grand mur, un énorme cerisier qui fait de belles cerises, beaucoup trop hautes et privées pour la confiture... Mais quand il tremble sous ses fleurs, c'est un tableau ravissant. Il ressemble à un saule pleureur, mais il ne pleure pas assez bas pour que je cueille ses cerises, je lève les yeux, c'est tout, mais c'est déjà beaucoup.


Plus loin, dans une cour, j'ai vu des feuilles qui poussaient dans un seau, des fleurs à venir sans doute ?

Petit à petit l’étau se resserre, les jardins disparaissent, remplacés par des maisons qui promettent des espaces verts sur le béton des garages...

Quand on habite en ville, en grosse ville, il faut chercher le printemps avec courage, il est là comme partout, il faut ratisser chaque recoin. Bien sûr il reste les talus municipaux, les arbres des places, les fenêtres des immeubles et des maisons, les petits jardins se cachent derrière les occultations serrées serrées, même avec un seul oeil, on n'arrive pas à voir au travers... Il ne faut pas se décourager, finalement la grande ville, bien dense, bien épaisse, vous force à ouvrir les yeux.

En septembre, quand je parcours la campagne, je ne fais pas beaucoup de chemin, à chaque pas c'est une surprise, je tourne la tête comme une girouette sous la brise légère, attention, tu vas rater le pommier, voyons, regarde la vigne, le soleil l'éclaire comme jamais, entends le bruit de l'eau, avec ses algues vertes qui ne sont pas un bon signe, t'as envie de t'y baigner... Je fais des provisions de beauté, j'inscris ça dans mes gènes, et quand le printemps arrive, sans que je le vois vraiment, je repense à tout ce que j'ai vu... Attends un peu, lève les yeux, le ciel est bleu...

Comment vais-je faire l'année prochaine pour vous parler du printemps, si je vous dit tout maintenant, il faut que je garde des secrets, des odeurs, des couleurs pour vous en mettre plein la vue, joyeusement.

Je me dits : regarder, c'est résister, alors je résiste, je sors même l'appareil photo, on est deux... Une petite armée bien pacifique...

À la campagne, bon printemps, trempez vos yeux dans les rivières, dévalez les collines, regardez le ciel, attention où vous mettez les pieds, les violettes vont vous en vouloir... À la ville on se débrouille comme on peut, ça sort de terre aussi, un peu moins joli mais c'est le printemps tout pareil ! Cette année je me mets au vert, je fais un bac aromatique sur mon balcon, je vais en manger jusqu'à l'automne...

La vie passe comme un éclair !

17 commentaires:

D'Art en Arts a dit…

Il est beau, ton abricotier en fleurs, je me souviens encore de ses abricots, l'été dernier !
Je vais être vigilante au printemps chez nous, Danielle, la vie passe si vite...
Bises.
Norma

Danielle a dit…

Merci Norma de te souvenir des abricots au goût de rose...:-)))

Oui Norma, fais attention, la vie passe comme un éclair.

Passe une belle soirée...

Bises du soir.

Les Idées Heureuses a dit…

Notre abricotier est tout petit, planté l'an dernier...il a quelques fleurs, j'ai vu une abeille se présenter à lui...fera-t-il des fruits?
La ville...d'autre chose à y rencontrer, mais le choix a été de ne pas y rester bien que la mer borde la nôtre et que la couleur parade, c'est le sud!

Les Idées Heureuses a dit…

"d'autres choses" au pluriel...ne limitons pas par un simple singulier.

Danielle a dit…

Martine merci de ton passage, vous avez sûrement fait le bon choix... Ton abricotier va faire concurrence au mien !!

Passe une très bonne journée dans les fleurs...

Bises du jour.

Dominique Seidler a dit…

Comme j'aime la douceur des oranges maltaises qui comme leur nom ne l'indique pas sont en effet tunisiennes ... Enfin le Printemps après cet hiver un peu long !

Enitram a dit…

Comme ton billet est émouvant ! A la ville ou à la campagne ? Même espoir de printemps ?
En tout cas dans le Gers j'ai fait très attention où je posais les pieds, le petit bois était couvert de violettes blanches et mauves...
Bonne soirée Danielle

Danielle a dit…

Enitram merci beaucoup de partager de l'émotion avec nous et le printemps...

Comme je le dis à Dominique, nos pensées sont ailleurs, je le sais... Vers le Japon...

Passe une belle belle journée.

Danielle a dit…

Dominique oui tu as raison, ces oranges sont incomparables, merci d'être passée...

Je ne peux m'empêcher de penser sans cesse au Japon...

Bises du jour, à toi.

beatrice De a dit…

Le journal qui s'appelle * Le Matin*, fait sa pub... * La vitamine orage *.
Déjà dit quelque part sur un blog.

Une de mes amies à la campagne, sollicitait son entourage pour venir cueillir des abricots, l'année où elle ne pouvait pas suivre, tellement il y en avait. Les gens préféraient aller les acheter, déjà cueillis,( la flemme de monter sur une échelle ), au magasin. Nous, on s'est régaler.
La plupart des abricots sont une production du canton du valais.

..

beatrice De a dit…

L'orange était un cadeau unique à Noël, au temps où les enfants n'étaient pas gâté... après la guerre.

beatrice De a dit…

Mais je me rappelle de ma *Lady* Roumaine , où j'étais quelques semaines *au pair*, à Londres. Elle, elle disait que c'était la tomate qui était très précieuse à l'époque dans son pays.

josette a dit…

Que ces réflexion bien pensées sur le printemps sont belles. On s'évade un moment pour ne plus penser à toutes ces vilaines choses qui embarassent notre esprit
Bonne soirée
Josette

josette a dit…

que c'est agréable de pouvoir s'évader un instant en lisant ces quelques lignes magnifiques sur le printemps
Josette

Danielle a dit…

Merci Béatrice, pour vos commentaires du jardin, entre oranges et tomates de guerre et tomates.

A tout bientôt de vous y voir.

Danielle a dit…

Merci Josette pour la douceur de vos commentaires, je suis ravie que "mon" printemps vous aide à dissiper un peu la morosité ambiante...

A bientôt de vous lire ici...

Danielle a dit…

Béatrice j'en oubliais les abricot cueillis à l'arbre :-)))

Bises du soir