jeudi 22 décembre 2011

Les portes de l'Indre pour entrer dans la nouvelle année !


J'ai gardé en réserve des portes fleuries, des portes mystères, fragiles, des portes entrouvertes, fermées, chacune m'a intriguée, éblouie, étonnée... Je m'y suis arrêtée pour l'éternité... D'une photographie.

J'ai pensé qu'elles formaient un beau décor pour entrer dans notre nouvelle année, aussi vivantes que la vie... Aussi mystérieuses que l'aventure, belles comme les saisons avec beau temps... Imprévues comme... Elles sont de beaux bouquets de couleurs, de fleurs et d'herbes, je vous les offre de tout coeur, choisissez la vôtre, elle vous portera bonheur...

Je forme des voeux de beauté, d'amour (santé) et d'humanité pour tous ceux qui passent et repassent dans mes merveilles...

À l'année prochaine...










Sans portes ni fenêtres, dans des endroits un peu sauvages, des pommiers bouillonnant de fleurs d'un printemps à venir, voilà ce que je vous souhaite dans vos jardins, dans nos campagnes , pour la prochaine Bonne Année...

samedi 17 décembre 2011

Le jeune homme du train...



Allons bon, voilà des voyageurs qui montent en nombre, j'avais pris mes aises dans le petit carré salon du compartiment, installé mon ordinateur sur la petite tablette, mon sac, ma valise à côté de moi, il va falloir que je change mes plans... Le jeune homme me demande s'il peut s'asseoir en face de moi, il m'aide à mettre ma valise dans le porte-bagages, merci, c'est très gentil, mais c'est normal d'être gentil avec les gens, tout le monde devrait faire ça...

Je reste abasourdie, je suis tombée sur un spécimen, je le remercie encore, il est très à l'aise, nous commençons à discuter, fait beau, mais froid, pas trop de monde, le train est bien chauffé, je hasarde vous allez jusqu'à Paris ? Oui, vous pourrez m'aider à descendre ma petite valise ? Mais bien sûr...

Je n'arrivais pas à lui donner d'âge, jeune, très jeune, mais je ne savais pas exactement. À la station suivante, le wagon fut rempli complètement, et je vois mon jeune homme dire : ben ça alors, c'est incroyable !... Il me dit en aparté : c'est mon prof d'anglais ! Je souris, la voyageuse qui s’assoit dit d'une voix joyeuse et forte : mais oui, c'est Armand, comment vas-tu, que fais-tu là, où vas-tu ? Quel âge as-tu maintenant, voilà combien de temps que tu as quitté le lycée ? J'allais tout savoir en un rien de temps...

Attends, dis moi si je me trompe, tu dois avoir 17 ans, non 19, incroyable comme le temps passe... Alors raconte... Tu vas où ? Je vais à Genève, à Genève ? Oui, je vais voir ma petite amie, elle est suisse... Ben dis donc, c'est pas facile pour vous voir, comment vous vous êtes rencontrés ? Vous allez vous moquer de moi... Mais non, mais non... On s'est rencontrés sur Facebook. Moi, je trouvais l'interrogatoire un peu intrusif, mais le jeune homme répondait avec gentillesse et un brin de malice, il avait son rang, sa place, il n'était certainement plus le jeune garçon qu'elle avait eu en classe, il parlait comme un homme jeune qui faisait sa vie, il répondait à ses questions parce qu'il le voulait bien, ça se voyait... Mais pas du tout,  je ne me moque pas, Facebook d'accord, vous vous êtes déjà rencontrés en vrai... Oui, oui, bien sûr... C'est épatant ça, elle fait quoi dans la vie ? Elle est Samaritain ! Il avait dit ça avec tant d'orgueil, de fierté, je me disais : c'est quoi, ce truc ? Samaritain, j'avais bien entendu quelque chose comme donner la moitié de son manteau à l'autre, mais je ne voyais pas bien la concrétisation du métier de nos jours. Elle fait ses études pour être Samaritain, on avait jeté de l'encre noire dans mon cerveau, je ne voyais pas du tout le genre de boulot de la dulcinée... Ma chérie doit me présenter sa famille... Ah bon ! C'est le grand jour ! Vous savez, elle a son caractère, quand elle a décidé quelque chose...

Il avait un grand sourire, pas gêné du tout, il avait reçu avec grâce la douche des questions, avait déballé sa vie professionnelle et sentimentale avec discrétion, il faut dire que la prof posait les questions comme une grande soeur, on n'avait pas envie de dire d'elle, mais de quoi se mêle-t-elle celle-là, elle retrouvait tout simplement avec joie un de ses anciens élèves, elle lui parlait comme avant, avant qu'il ne devienne tout à fait grand, elle parlait avec lui comme avec une copine qui connaissait quand même bien la vie...

Et puis la prof a continué de poser des questions, et lui à répondre avec le sourire...

Il était chocolatier-pâtissier, se marier avec une Suisse, il ne pouvait rêver mieux, entre les Suisses et les Français c'est toujours la grande bagarre pour le meilleur chocolat... Il parlait du chocolat comme un bouquet de fleurs, avec les couleurs qu'il fallait pour donner envie de croquer à belles dents... Je me disais, il doit drôlement bien s'y connaître en chocolat, ça serait le moment de lui parler des mendiants que je fais à Noël, toujours imparfaitement réussis, j'étais toujours à la recherche du petit tour de main, du petit secret, qui m'éviterait le tempérage du chocolat, si difficile à faire...  Mais je me suis retenue. Je n'allais pas, en plus du pillage de sa prof, le délester de ses secrets professionnels, je n'ai rien dit du tout.

Notre jeune homme avait 19 ans et rêvait de quitter papa-maman pour vivre une autonomie complète, il faut savoir ce que l'on veut, mes parents ne gagnent pas beaucoup d'argent, bien sûr c'est facile de rester près d'eux, on mange et on dort gratuit, mais moi je préfère vivre ma vie... Avec ma chérie.

En ce moment il avait des démêlés avec son patron chocolatier, il faisait un temps partagé entre l'école et l'entreprise, c'était un bon élève, il adorait les maths : attention, je suis arrogant quand je veux, et je vais défendre mes droits, je ne vais pas me laisser faire... Après, je crois que j'ai un peu dormi, la prof et le jeune étaient encore en grande discussion, mais la philosophie avait pris le relais du cacao : tu vois, dans la vie il faut en vouloir, il faut que tu fasses tes premiers pas, il faut savoir vraiment ce que tu veux et ne pas rater une belle occasion de faire le métier que tu aimes. Je sentais bien que ce qu'elle disait, ça comptait beaucoup pour lui, mais comme il était "arrogant",  je voyais bien aussi qu'il avait déjà commencé depuis un bon moment le chemin tout seul... Je voyais bien qu'avec son bon "Samaritaine", il avait pris la route qu'il fallait... Il faisait plaisir à voir, à entendre, il était touchant, brillant, pas du tout arrogant, simple et carré, juste ce qu'il faut pour aller plus loin.

Quand nous sommes arrivés à la gare, il m'a descendu ma petite valise, m'a souhaité de joyeuses fêtes et moi je n'ai pas été en reste pour lui adresser à mon tour un joli petit lot de bonheurs... Quelle belle traversée !

Chocolat Suisse

jeudi 15 décembre 2011

Flânerie au musée du Louvre... Et sa galerie marchande


Ça faisait déjà un moment que j'avais envie d'aller au Louvre, regarder avec minutie ou pas des tableaux, découvrir, allez savoir quel besoin j'avais de vouloir traîner des heures là-bas, une sorte de balade sans but, sinon celui d'être là, dans cette ambiance, aller un peu au hasard, comme pour ramasser des champignons par exemple... Vous voyez ? Non ?

C'est décidé, j'y vais ! Au sortir du métro, j'ai traversé la galerie marchande avec embarras, bien sûr j'ai fait comme tout le monde, j'ai léché les vitrines à mon corps défendant, tiens, c'est sympa ce truc, et ça ? Pas mal non plus, voilà une bonne idée, il faut absolument que je trouve une belle BD pour une petite fille de 11 ans, et je rentre dans ce superbe magasin de livres pour la jeunesse, des livres éducatifs comme on dit, éducatifs sur tout ! Des livres à foison qui parlent d'art de près ou de loin, beaux et si bien illustrés, ils font tous envie, vous pensez bien que je suis ressortie avec la BD totalement adaptée à la petite fille, j'avais le sourire, plus besoin de courir à la FNAC, de se perdre sans fin entre les auteurs pour bébés, pour enfants, pour adolescents, pour les grands... Ouf !



Dans cette galerie marchande pleine de lumières et de tentations, vous avez tout loisir de dépenser deux fois votre paye, Noël approche, la crise, ça sera pour l'année prochaine, aujourd'hui je dépense un peu, demain un peu plus...

Une fois le livre acheté, j'ai pu faire la fière, et considérer de haut tous ces acheteurs compulsifs qui s'égayaient d'un magasin à l'autre... Voyez comme on liquide vite une petite culpabilité...

J'ai pu laisser aller toutes mes pensées critiques, tant de monde, quelle frénésie, c'est bientôt Noël, le commerce est prêt à tout pour faire exploser nos cerveaux...

Un énorme groupe de touristes asiatiques double tout le monde sur la droite, mais notre file allait vite, pas de cris, pas de rouspétances, chacun attend son tour sagement, c'est Noël ! La visite peut commencer.


Photo prise sur Internet, les photos étaient interdites dans l'expo


D'abord une exposition temporaire très tentante sur la "La Citée Interdite", nous permet de voir la salle du trône de l’empereur Qianlong (époques Louis XV et Louis XVI), avec des objets très épurés, nous dirions maintenant totalement design, seul décor sur le trône des laques rouges sculptées, superbes, et aussi les chefs-d’oeuvre qu’il a fait exécuter à la peinture sur soie, en particulier les portraits grandeur nature de ses chevaux. Imaginez leur représentation sur des grands rouleaux suspendus au plafond, avec pour seul accompagnement des poèmes chinois calligraphiés, un éblouissement !! Peu de monde, des conditions de visite formidable ! Enfin (presque) seule dans la Cité interdite... Deux autres lieux complétaient cette exposition dans le Louvre... Pas vus !


Après la Cité Interdite, je reste définitivement dans le Pavillon Richelieu, où sont exposées les peintures françaises, forcément moins de monde, et des chefs-d'oeuvres, il y en a à la pelle, je vais me régaler. Je suis mon instinct, et traverse les peintures du Nord, du grand Nord, je ne sais où jeter les yeux, tout est beau, je regarde passer les vaches comme dans un train, elles sont nombreuses dans des paysages qui se déploient avec splendeur, c'est l'été, ou le printemps, j'ai envie de cueillir des fleurs... La nature pousse bien entre les bois dorés des cadres...


Un coup d'oeil à droite sur le puit de sculpture du rez-de-chaussée, un coup d'oeil à gauche sur quelques tableaux anonymes, inutile de chercher les noms des auteurs.. J'ai pris des photos au gré de ma fantaisie, m'arrêtant uniquement sur des détails magnifiques... J'écrivais ma petite partition... J'utilisais le Louvre comme un grand livre d'images, je tournais les pages sans m'occuper des légendes...


Celui-là, je me souviens l'avoir vu sur mes livres d'histoire, François 1er (Clouet), vous vous souvenez ?.... Avec son buste avantageux, en deux dimensions, rutilant, sous le satin et l'or, casé aujourd'hui dans un couloir...



Un groupe de jeunes assis devant une oeuvre écoute sagement la conférencière, qui lit la totalité de son intervention en levant de temps en temps les yeux sur son auditoire... Quel ennui, les jeune baillent... Je quitte les lieux, après la photo... Des gracieuses soeurs d'Estrée...


Plus loin un groupe de jeunes femmes plongées dans leurs pensées... Dans leur lassitude...


Saint-Sébastien sur un retable du 14e




Le S. Sébastien de Pordenone à Venise, danseur nu enchaîné...

Quel plaisir de ne rien voir des légendes (ou presque), juste pour déchiffrer un détail, préciser une interrogation... Je suis frappée par ce Saint-Sébastien du 14e siècle sur un retable du midi de la France, j'ai dans la tête celui de Pordenone de Venise, je vous rafraîchis la mémoire ?


La sépulture dans une église de Delft (17e  Siècle)

Parmi les peintres du Nord, les Hollandais, je m'approche d'une toile où l'on voit une tombe creusée dans une église, c'était donc comme ça qu'on pratiquait pour une inhumation, on creusait tout simplement la terre, pour y mettre la dépouille d'un haut personnage sans doute, et hop ! Je clique !



Puisque j'y étais au pays des tulipes, j'ai le grand plaisir d'admirer le petit Vermeer, l'Astronome, la dentellière est en voyage, loin...



La magnifique Sainte Madeleine de van der Weyden (15e siècle)


José Lieferinxe (15e siècle)

Voilà des heures que je tourne ici et là, rien ne presse, seul mon genou me rappelle à l'ordre, faiblement, sur le retour, un détail de Sainte Lucie m'accroche par sa simplicité, sa naïveté...

En sortant, je retrouve la foule, les lumières, les pensées du dehors et du dedans, quel beau moment j'ai passé ici, à grappiller, sans queue ni tête... En respectant le désordre des siècles...

vendredi 9 décembre 2011

Les émotions de la semaine, les larmes de joie !!!.

Allez en vrac, je vous raconte mes enthousiasmes... De mes semaines passées...

Mes toiles au cinéma :




Le cheval de Turin, de Bela Tarr (Net B 2h26) : une merveille, et quelques agacements, imaginez le boléro de Ravel mais en images, à chaque image vient se rajouter un point de vue qui change la perspective... Le temps se compte en jours, et chaque jour les mêmes gestes se répètent, deux ou trois micro-évènemens viennent troubler ces répétitions parfaites. On cherche à comprendre, tout cela pourrait être pénible, ennuyeux, mais non, les plans se succèdent et passionnent. Nous vivons avec les personnages (le père et sa fille) dans leur misère et le vent, la solitude de leur vie... Tout le monde est unanime pour qualifier ce film de chef-d'oeuvre, une voix pour : le meilleur film de tous les temps. Moi je n'irais pas jusque-là, car j'ai eu des agacements, et puis j'ai lu une critique de je ne sais plus quel journaliste qui fait référence à : "une certaine idée de la torture" pour parler du film, ça peut être cela aussi... Voyez-le... Il est passionnant !

Je me souviens (comme disait Perec...) du film de Chantal Ackerman : "Jeanne Dielman, 23 rue du commerce 1080 Bruxelles" qui dure 3h20 (1975), qui avait pour sujet le quotidien à horaire fixe d'une Bruxelloise qui se prostituait sur rendez-vous, quand son jeune fils allait à l'école. Elle vivait cela sans plaisir, par nécessité, jusqu'au jour où ce plaisir l'a fait basculer... Un immense film que j'ai vu au moins quatre ou cinq fois, avec le même enthousiasme, Delphine Seyrig qui tenait le rôle était extraordinaire. Si le film de Bela Tarr m'y fait penser, par ses répétitions si précises et si touchantes, il ne s'impose pas à moi comme celui de Chantal Ackerman, cette virtuose du détail, que j'adore. À voir absolument, même en DVD !


Donoma, de Djinn Carrénard : cinéaste né en Haïti, il vit à Paris, 30 ans ! Il met un point d'honneur à préciser qu'il a réalisé son film avec 150 euros, sans piston, sans moyen, s'il avait besoin de matériel, il se le faisait prêter... Et puis finalement, après une projection entre copains, il a envoyé son film à tous les festivals qu'il connaissait en France, et puis l'ACID (l'Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion) emmène le film à Cannes... Et moi, je l'ai vu la semaine dernière et j'ai beaucoup aimé, un film rapide comme l'éclair, bien joué, presque pris sur le vif (les acteurs savaient leur rôle à la dernière minute), des histoires de vies, des histoires d'amour, qui s'emboîtent comme des matriochkas. Djinn Carrénard nous dit : "Aujourd'hui le film sort en salles, nous allons parcourir la France accompagnés d'une exposition pour transmettre... À tous... La science de la débrouille accumulée dans cette aventure".

S'il passe dans votre ville, laissez tout tomber... Courez... Un cinéaste à suivre de très près.




Jig de Sue Bourne, réalisatrice Anglaise (documentaire), une rareté, un ovni, une curiosité pour moi... Saviez vous qu'il existe un championnat du monde de danse irlandaise, qui se tient à Glasgow chaque année ? Sue Bourne suit pendant une année les pérégrination de sept candidats avec professeurs, amis et famille, qui viennent des quatre coins du monde pour le concours (6000 candidats viennent de toute la planète). J'ai appris plein de choses, j'avais un petit faible pour cette danse, jamais vue, jamais entendue en vrai... Ces danseurs de haut niveau exécutent, les bras continuellement le long du corps, des figures imposées par le genre. Cet art est très codifié : costume, perruque, chaussures (mais finalement pas plus codifié que la danse classique avec pointes, collant, tutu et chignons...) Les candidats sont de véritables danseurs, de tous âges, les suivre dans leurs émois, leurs angoisses, leurs joies a été une véritable découverte, le film pas ennuyeux du tout et terriblement intéressant... Si vous aimez la danse irlandaise, si vous n'y connaissez rien, si vous avez toujours rêver d'en savoir plus, c'est le moment de faire connaissance...



Shame, de Steve McQueen, (Britanique 1h39, deuxième long métrage). Le film nous plonge dans la vie intime, sociale et professionnelle, d'un homme sous addiction sexuelle, celle-ci finit par lui occuper tout le cerveau... : plus de place pour les rencontres ordinaires. Passionnant, émouvant, angoissant... Superbement interprété, de magnifique plans de la ville de New-York (dont celui du tout début du film), et puis surtout le labyrinthe des désirs, des pulsions, des frénésies masturbatoires, des raisonnements impossible à suivre... Les tentatives (vaines) pour sortir de ce tumulte, vivre autrement que dans l'urgence, la nécessité, l'impérieuse nécessité, le besoin, la violence et finalement  la solitude. Sa soeur fait irruption dans sa vie, dérange tous ses plans, sur son lieu de travail le patron l'interpelle, son ordinateur est infesté de sites pornos, il se sent piégé... Il dissimule...  Comment faire pour continuer à jouir selon ses désirs ? Michael Fassbender est éblouissant dans le rôle !

L'addiction sexuelle est une drogue dure au même titre que les autres... Notre addict, même un brin moralisateur... Me rappelle des conversations d'alcooliques entendues ici ou là qui, pour se raccrocher aux branches sociales, se déculpabiliser, débitent en tranches les mêmes stéréotypes que les autres, et reprennent un petit verre... Un excellent film qui découpe au scalpel l'espace intime de l'addiction.


Un opéra version concert à la salle Pleyel :




La diva (Photo GF)

Sémelé de Haendel, avec Cecilia Bartoli, Charles Workman, Hilary Summers, Brindley Sherratt,... En m'asseyant au deuxième rang, pile au milieu, je me suis tout de suite sentie parfaitement bien... À côté de moi la dame, embarrassée par son gros manteau de vison qui débordait largement sur mon bras, parlait russe avec son compagnon... Du coin de l'oeil, j'observais, surtout l'énorme diamant qui ornait son doigt, il virevoltait en tous sens, impossible de ne pas le voir, avec ses éclats de soleil... J'écoutais, mais en russe je ne comprends rien, la chaleur du manteau ne me gênait pas du tout, doux, agréable, pas de parfum trop capiteux, la soirée s'annonçait divine. Elle le fut. Je m'étais fait faire une petite révision du livret, juste avant d'entrer dans la salle, l'histoire est compliquée, les dieux, les humains, les chassés-croisés, les jalousies, les amours, même avec le surtitrage, je ne voulais pas perdre mon temps à lire... J'adore les versions concerts, pas de contorsions pour les chanteurs, ni assis, ni couchés, pas de mouvements rapides, ils sont là, présents, de face, tout à nous, leur voix peut se déployer avec toute la force de leur talent... J'ai tout de suite pleuré sur les diminuendo de Bartoli, son immense talent est exceptionnel, elle est unique, qui peut faire mieux qu'elle aujourd'hui ? Elle reste le diamant vert (en robe verte) de la soirée. Quelle chance j'avais d'être là ! J'ai ri en voyant Hilary Summers (contralto) s'imposer par sa voix, tessiture complexe et belle, qui manque quand même un peu d'ampleur, faisant vivre son personnage avec esprit, son jeu d'actrice incarnant à la perfection la jalousie, la vengeance, avec une pointe d' humour bien ajustée, elle a fait rire la salle entière, épatante, une belle découverte pour moi... Au moment où apparut Charles Workman, mes larmes redoublèrent, entre Bartoli et lui l'émotion était à son comble, je découvrais ce chanteur extraordinaire, une couleur vocale merveilleuse, une présence tranquille, sûre, je me suis dit : comment peut-on chanter comme ça, émouvoir de cette manière, sa voix superbe, veloutée, ample, produit immédiatement du bonheur, il y avait de la buée sur mes verres de lunettes et les larmes coulaient sur mes joues... J'ai aussi beaucoup aimé les choeurs et l'orchestre. Une soirée de grand bonheur ! À la fin de la représentation, un admirateur lui tendit une enveloppe rose fuchsia, sans doute remplie de mots d'amour, qu'elle pris avec le sourire, le public était en liesse,  nous avons eu droit à un bis du dernier choeur, repris avec tous les solistes, c'était très beau, très émouvant, j'ai même vu des fans qui partaient très vite se faire tirer le portrait avec la diva, souriante et adorable...



Charles Workman  (Photo GF)


Hilary Sommers (Photo GF)

lundi 5 décembre 2011

Il giorno delle sorelle... Novembre 2011


Il fait beau, promenons-nous dans Paris

Octobre ? Pas de créneau, calendriers bouclés, imprévus vraiment imprévus, ne restait pas un jour de libre pour nous retrouver entre soeurs, pour la balade à Paris.

Nous avions décidé il y a quelques temps déjà de nous retrouver une fois par mois dans Paris, notre rendez-vous se fait rituellement à Belleville, devant un petit resto asiatique que nous adorons, une petite découverte récente... Il faut vous dire que pour des parisiennes comme nous, installées dans la capitale depuis des milliards d'années, élevées quasiment au sirop de la rue, la visite de notre belle capitale reste toujours un engouement... Si le plaisir est grand de découvrir ensemble les secrets parisiens, notre joie est immense d'avoir décrété par consentement mutuel, notre journée mensuelle « des sœurs ».
11.jpg

L'expo sera pour plus tard, il fait trop beau

Donc, la veille de notre jour : où irons-nous ? Où tu veux... S'il pleut ? Nous irons au Musée Carnavalet voir une belle expo photo sur le peuple de Paris au XIXe siècle... S'il fait beau ? Nous ferons de la photo en nous baladant. Parfait, le programme me plaisait beaucoup. Attendons donc la météo... Mais de toute façon la journée sera parfaite...

Le beau jour arrive avec le soleil, le ciel bleu, pas froid, l'idéal !

Déjeuner au petit resto, grand comme une cuisine d'appartement, serrées comme des sardines au soja, nous nous régalons d'un délicieux bô bun vietnamien. Comme ma soeur était venue bien en avance, elle avait déjà pris quelques photos pour passer le temps. Si notre journée commence au déjeuner, les bavardages ne sont pas en reste, tout y passe, pêle-mêle, on parle la bouche pleine, faut mettre les bouchées doubles car le temps passe trop vite, les jours sont plus courts, le soleil se couche de bonne heure, pas une minute à perdre. Les bonnes, les mauvaises nouvelles sont rythmées par les coups de nos baguettes vietnamiennes.


Notre petit café dans une boîte de couleurs

Après notre repas, pas de balade, pas d'art qui tienne sans le petit café, d'autant que nous avons établi maintenant notre quartier général dans un petit estaminet installé dans une "boîte de peinture" : ici tout est beau, tout est coloré... La saturation chromatique est à son comble, et nous l'adorons.


Une petite place bizarre avec un bel arbre

D'accord, le temps est au beau fixe, nous allons aux Buttes Chaumont, ma soeur m'avait dit : essayons d'y arriver avant que le jour ne baisse, car toutes les trente secondes, pendant le court trajet qui nous y menait, nous avions une foule de prétextes pour nous arrêter et prendre des photos, là une belle porte, ici, en contrebas de la rue, un petit escalier, et cette cour ? Oui, nous l'avions déjà en magasin... Tu as vu cet immeuble comme il est beau ? Et nous voilà à l'opposé des Buttes, il faut reprendre le bon chemin... Regarder devant, derrière, sur le côté, en haut, les fleurissements attardés des balcons...  Regarde, ce triangle de rues avec cet arbre énorme planté juste au milieu, comme c'est beau, le jardin n'était pas loin, nous y sommes rentrées comme au théâtre, le rideau rouge des arbres flamboyait avec toutes les couleurs de cette belle saison... Le bleu du ciel et les pelouses encore vertes faisaient un décor exceptionnel.


Nous y voilà !

Nous poussions des Oh ! et des Ah ! Tous les acteurs étaient en place, nous avons braqué nos appareils photos pour saisir cet automne-là... C'était comme un très beau jour de printemps, ça explosait de tous les côtés.





Les explosions de couleurs

Nous nous amusions de voir comment un même point de vue piqué sur le vif arrivait dans chacun de nos appareils, totalement différent... Deux fois plus de chance de mieux voir.

Vous pensez bien que nos bavardages n'avaient pas cessé pour autant, tout est possible quand on se promène : voir, parler, marcher, s'extasier, photographier... Être ensemble !

Le soir tombait doucement, nous forcions les photos, bah ! On reviendra...




Le coin calme presque au milieu des pelouses

Nous apercevons un  bel endroit dans le jardin pour boire un thé, nous prenons le temps de terminer en beauté cette journée...

Aurons-nous le temps de poser notre journée décembre ? Hum ! pas sûr... Mais il reste, heureusement, tous les mois de la nouvelle année.














jeudi 1 décembre 2011

PUB !! Si vous êtes sur Paris, allez l'écouter chanter...

ELEONORE BOVON chante Ferrat le temps d’aimer, au Théâtre Darius Millhaud 80 Allée Darius Milhaud 75019 PARIS

Le Dimanche à 18 Heures jusqu’au 18 Décembre 2011
"Avec Eléonore Bovon (chant et violon), Jean-Luc Tassel (piano) et David Aboab (contrebasse)
Quel joli sort vient de nous jeter Eléonore Bovon avec Jean Ferrat, à nous, public transi, timide : celui d’aimer. Evidemment, nous pouvions nous y attendre, vu le titre du spectacle, mais nous n’allions pas à la soupe populaire, nous voulions découvrir  comment Jean Ferrat pouvait se métamorphoser en jeune femme.
Parce que Ferrat est vraiment là, à travers la voix chaude, vibrante d’Eléonore Bovon. D’ailleurs, cette voix donne parfois l’impression de venir de très loin, parce qu’elle court sur plusieurs étendues, plusieurs couches, pour donner à lire un peu comme l’on marche aussi sur la douleur : « La souffrance enfante les songes, comme une ruche ses abeilles », « En longs sanglots inachevés, je vous aime, je vous aime ».
Il faut un talent extraordinaire pour pouvoir crier « Je vous aime, je vous aime » à tout bout de champ, sans une once de mièvrerie. Aragon, Eluard, Desnos sont passés par là , bien sûr. Dans cette coupe de chansons d’amour, les poèmes comme des fruits rougissent de plaisir et les musiciens envoûtés par la voix d’Eléonore, forment un tableau Chagallien.
Un spectacle habité par la poésie mais également par quelques pincées d’humour : « Il faut savoir ce que l’on aime, et rentrer dans son HLM, manger du poulet aux hormones ».Dieu merci, aucun curé n’osera exorciser le public ensorcelé tant par l’interprétation d’Eléonore, aussi légère qu’une enfant dans un manège à plusieurs voix, que par la beauté des textes.
Eléonore Bovon est une interprète de Ferrat, si vous ne la connaissez pas déjà, à découvrir de toute urgence. Tout de même emporter du Ferrat avec soi, un dimanche, avec la belle voix d’Eléonore, il y a de quoi faire mentir Aragon et Ferrat et je m’en excuse auprès d’eux « À s’écouter se consumer, connais-tu le bonheur d’aimer ».
Paris, le 30 Novembre 2011
Evelyne Trân (Je vous conseille le blog de cette découvreuse de talents qui a écrit ce beau compliment !)

J'ai trouvé les mots d'Evelyne Trân si beaux, si justes, si sensibles, ils correspondent tellement aux miens, que je ne résiste pas au plaisir de vous les faire partager...

dimanche 27 novembre 2011

Amis des chats, je compte sur vous !


Je bous, je fulmine, j'enrage, je m’énerve, je m'insurge, je ne décolère pas, je m'indigne, je deviens grossière, je cauchemarde, je violence verbale, je crie, je tape du poing, je dis non et non, archi non, ça suffit, je suis écoeurée, je crie au scandale !!!

Ah bon ! Pourquoi ?  Des fabriquant  de nourriture pour chat (voir l'image) ont eu l'idée catastrophique d'inventer un nouveau slogan pour vendre encore plus d'aliments pour chats : à l'approche de Noël, ils proposent le calendrier de l'Avent pour ces petites bêtes...  Ils comptent sur l'attachement profond, la naïveté (un peu), et (pourquoi pas) le sentiment religieux des amoureux de la race féline. Le joli pâté rose va jusqu'à rappeler la couleur liturgique (violet) utilisée pour cette période dans les églises dépendant du calendrier romain.

Les grande marques ne savent plus jusqu'où elles peuvent aller pour vendre et faire de l'argent, avec ce marché tellement juteux...  58% des français cohabitent avec un animal de compagnie, un fabuleux marché atteignant en France des dizaines de milliards par an.

Alors, l'autre jour, en sortant d'une grande surface Leclerc, en province, quand j'ai vu les caddies des collecteurs bénévoles de la Banque Alimentaire, j'ai craqué, je leur ai dit : et si on demandait le boycott de la marque de produits pour chats, pour indignation ? Mais j'ai bien vu que nous étions les pots de terre contre le pot de fer. J'enrage !

Aujourd'hui, je tente le coup sur mon blog, je fais une annonce solennelle : Amoureux de chats, refusez d'acheter les calendriers de l'Avent pour vos animaux, je vous en prie... Des millions de personnes crèvent de faim dans le monde,  dans notre pays les plus démunis doivent tendre la main pour manger...

Soyez vigilants, n'encouragez pas les calendriers de l'Avent pour nos amis les bêtes... C'est une honte commerciale !

jeudi 24 novembre 2011

Semaine japonaise... Un film, une exposition...


Le film : Colorful de K. Hara

Pas du tout mon habitude d'aller voir un film d'animation dès sa sortie, et pourtant, c'est en voyant une image et deux lignes de critique dans un magazine que je me suis décidée tout de suite. Le sujet m’intéressait  : une âme, un esprit, se voit offrir la possibilité de se réincarner dans le corps d'un ado qui vient de se suicider. Il doit subir sa vie, connaître ses proches,  apprendre de ses erreurs. Nous voilà parti pour cette réincarnation à l'essai : si l'épreuve réussit, l'âme pourra rester définitivement dans le corps de Makoto, sur terre.

L'âme revient donc prendre la place du suicidé dans sa famille, il  reprend aussi le chemin de l'école, et voilà que sa vie redevient triste, la solitude le rattrape, les mensonges des adultes le dépriment... Il reste dans le silence, les grognements, les malaises, sa chambre devient son refuge... Jusqu'au jour où la découverte de l'amitié lui permet de redonner du sens à sa vie, de renouer le dialogue familial, de transformer sa vie... Un beau film d'espoir, sans mièvrerie, direct, sensible et totalement émouvant.

Le graphisme est magnifique, surprenant, précis, des couleurs éclatantes, les décors urbains à couper le souffle de réalisme, j'ai adoré... Les personnages sont irrésistibles... Malgré leurs gros yeux ronds à l’occidentale... Mais pourquoi les dessinateurs asiatiques dessinent-ils leurs personnages avec des gros yeux ronds ? Pour leur  garantir un meilleur avenir commercial ?... Mondialisation oblige ? Il ne faut pas dépayser le spectateur ? Je ne sais pas, mais à chaque fois ça m'agace, heureusement, le film était en version originale, ouf !

Un film superbe et touchant, à ne pas rater...


Kitagawa Utamaro (1753-1806)
L'Expo  Huit maîtres de l'Ukiyo-E (image du monde flottant)

La Maison du Japon propose souvent de belles expos, des festivals de cinéma, et vend sur place, dans une petite boutique qui a vue sur la rue, des tas d'objets japonais très raffinés... J'aime bien ce lieu, paisible, en dehors de la foule, (encore) facile d'accès, pas très loin, entre les pattes de la Tour Eiffel.


Utagawa Hiroshige (1797-1858)

Elle propose en ce moment huit Maîtres de l'Ukiyo-E. Ce n'est pas en connaissance de cause que je suis allée voir l'expo, je ne connaissais rien en Ukiyo-E, mais c'est le nom d'Hokusai qui m'a décidée. Bien m'en a pris. Ces oeuvres viennent du Musée National d'Art Asiatique de Corfou, 150 estampes jamais présentées en France. Ces images du monde flottant ont été réunies par Gregorios Manos (1850-1928), ambassadeur de Grèce à Vienne au début du XXe siècle. Ces estampes font partie de celles qu'il a acquises à Paris.

Hokusai

Katsushika Hokusai (1760-1849)

Comme il est interdit de prendre des photos dans cette maison, j'ai dû prendre toutes les illustrations sur Internet.

Malheureusement, les cartouches explicatives suspendues sur les murs de l'expo ne m'ont pas appris grand chose, j'avais bien l'impression qu'ils s'adressaient à ceux qui connaissaient déjà ce courant artistique japonais... J'ai donc dû parfaire mes connaissances en rentrant chez moi, sur Internet.

Donc voilà ce que dit Wikipédia, bien mieux que je ne le saurais le faire :

"L'ukiyo-e (浮世絵?, terme japonais signifiant « image du monde flottant ») est un mouvement artistique japonais de l'époque d'Edo (1603-1868) comprenant non seulement une peinture populaire et narrative originale, mais aussi et surtout les estampes japonaises gravées sur bois.
Après des siècles de déliquescence du pouvoir central suivie de guerres civiles, le Japon connaît à cette époque, avec l'autorité désormais incontestée du shogunat Tokugawa, une ère de paix et de prospérité qui se traduit par la perte d'influence de l'aristocratie militaire des daimyos, et l'émergence d'une bourgeoisie urbaine et marchande. Cette évolution sociale et économique s'accompagne d'un changement des formes artistiques, avec la naissance de l’ukiyo-e et de ses estampes peu coûteuses, bien loin de l'aristocratique école de peinture Kano.
Les thèmes de l’ukiyo-e sont également tout à fait nouveaux, car ils correspondent aux centres d'intérêt de la bourgeoisie : les jolies femmes et les courtisanes célèbres, les scènes érotiques, le théâtre kabuki et les lutteurs de sumo, le fantastique, les calendriers et les cartes de voeux, le spectacle de la nature et des lieux célèbres."

Suikoden Series - Utagawa Kuniyoshi

Utagawa Kuniyoshi (1797-1861)

Aussi ne sachant (presque) rien, j'ai ouvert les yeux, et j'ai voyagé dans la beauté... De paysage en paysage, j'ai vu fleurir les cerisiers comme des duvets de cygne, défiler des personnages inoubliables, des portraits, des mouvements de foules, aussi précis de près que de loin, un oiseau doux comme un poussin, perché sur sa branche, le mont Fuji dans le soleil, sous la brume, enneigé pour l'éternité en quatre couleurs, aussi douces que de l'eau colorée... Les kimonos, déployés, tournoyants, virevoltants, toujours changeants comme l'écume des mers, autour des corps d'hommes et de femmes, des merveilles... Des herbes flottantes dans l'eau des rivières retenaient les gouttes de rosée, si fines... Des monstres, des esprits avec des plumes et des écailles, entre le feu et le ciel... J'ai vu tout le Japon se précipiter sous les burins des graveurs sur bois, avec la grâce, la grande, la très grande virtuosité et le talent des peintres : Suzuki Harunobu, Torii Kiyonaga, Kitagawa Utamaro, Tôshûsai Sharaku, Utagawa Toyokuni, Katsushika Hokusai,Utagawa Hiroshige, Utagawa Kuniyoshi.




Suzuki Harunobu (1725-1770)

Je n'ai rien oublié, pas le moindre petit trait, les fleurs, les gens, les animaux, les couleurs coulaient devant mes yeux, est-ce possible de faire ça ? Il l'ont fait.


Quand on sort de chez eux, on est heureux... J'ai cherché partout chez les fleuristes des chrysanthèmes roses pâles plus vivants et plus veloutés que les cartes postales, pour le souvenir de toutes les fleurs des jardins japonais... Et je n'ai rien trouvé de plus beau que l'expo, alors j'ai fait un post, pour partager.


Utagawa Toyokuni, Nakayama Tomisaburo and Ichikawa Ichizo.-Utagawa Toyokuni I, Nakayama Tomisaburo and Ichikawa Ichizo, japanese ukiyo-e prints

Utagawa Toyokuni (1769-1825)