samedi 30 octobre 2010

Venise août 2010... Giacomo Favretto.

Je n’étais pas pressée de revenir au Musée Correr, qui abrite des œuvres d'art, des documents, des objets et des cartes témoignant de l'histoire et de la vie quotidienne de Venise à travers les siècles... Des trésors, c’est évident.

Lors de ma visite précédente, j’avais eu envie de tout voir, mais pour cela il faut de l’endurance, le musée est énorme, et aucun siège de prévu pour s’asseoir, se reposer, rester tranquille cinq minutes, reprendre des forces, rien, rien, rien, si fait qu’au bout d’une heure, j’avais envie de m’écrouler par terre de fatigue. Je lorgnais même les sièges des gardiens qui dormaient d’un œil, assis bien confortablement.

En sortant, épuisée, j’avais écrit sur le cahier de doléances des visiteurs : on veut des sièges, on veut des sièges (car je n’étais pas toute seule à souffrir du voyage), pour pouvoir se reposer un peu entre chaque merveille.

Il me semble bien, pour l’avoir vérifié l’année suivante, que j’avais été écoutée, car en filant à la grande bibliothèque Marciana, j’avais remarqué des sièges… J’avais eu la surprise de découvrir également, juste avant la visite de la bibliothèque, une exposition temporaire, avec un talentueux peintre aquarelliste contemporain : Aldo Andreolo, (peintre qui travaille à Venise), j’en garde un souvenir ému. Si vous voulez en savoir plus allez voir sur le site : http://marciana.venezia.sbn.it/internal.php?codice=616

Cette année, aucun problème, l’exposition Favretto se tenait dans une aile du musée, il y avait des sièges partout, je pouvais me poser et regarder de tous mes yeux. Je ne connaissais pas ce peintre, mais l’affiche qui annonçait l’exposition m’avait enthousiasmée… Il fallait voir ça à tout prix.

Voir Venise au 19e siècle, avec la beauté et les lumières de l’affiche, je n’ai pas marché, j’ai couru



Bien m’en a pris, l’exposition était importante, beaucoup de toiles, très peu de monde. Après coup je me suis dit, si j’avais su qu’il n’y avait aucune carte postale, aucun catalogue de cette exposition en vente à la boutique, j’aurais tiré subrepticement mon petit appareil photo de mon sac, pour prendre mes souvenirs personnel, il y avait peu de gardiens, j’avais l’air honnête, tout m’était favorable…



Mais j’ai fait sagement le parcours, sans rien faire d’autre que d’admirer avec mes yeux.

Quel bonheur cette peinture, Venise m’apparaissait telle que je voulais me l’imaginer, en pleine activité quotidienne, populaire, authentique, les berges de la Giudecca étaient comme une plage qui descend en pente douce vers la mer…



Une belle vue d’un marché sur le campo San Polo, tel que, je reconnais chaque maison, l’église… Quelle beauté !



Et là encore, les lavandières... Le linge étendu sur les cordes entre les piquets que l’on peut redresser comme on veut, pour ne pas laisser les draps traîner par terre, formait de grands étendards, tels qu’on peut les voir encore à Burano, sur la Gieudecca, dans les cours où sèche le linge.





Un grand tableau presque blanc, où figuraient de grands draps pendus, touchant presque le sol, me retint un long moment, par sa beauté, sa simplicité, son économie de couleurs, sa lumière, une très belle œuvre.



La peinture de Favretto (qu’on appelle maniériste !... Moi je dirais plutôt académique, surtout au début de sa carrière), est une belle peinture, façon impressionniste, où les ombres et les lumières scintillent sur toutes choses, une peinture froufroutante de couleurs. Il peint des scènes de rue, d’intimité familiale, des paysages, des promenades, des ateliers, et le dernier tableau du peintre était là… La dernière œuvre d’un artiste est toujours pour moi passionnante entre toutes, sa dernière signature, ses derniers coups de pinceaux, ses dernières pensées, ses dernières couleurs, son dernier regard, comment cela est-il possible, si jeune, 38 ans, Favretto est né et mort à Venise de la fièvre typhoïde (1849-1887).



Liston odierno (dernière oeuvre de Favretto, 1887)



Je suis moins sensible aux scènes façon 18e, qu’il imaginait aidé des membres de sa famille, qu’il habillait avec les costumes d’époque, d'un grande banalité.


Mais quand je tombe sur le marché à Venise, les rues de Venise, les lessives de Venise, les gens de Venise… Je me tais... Je vous laisse regarder cette belle découverte (pour moi)…

10 commentaires:

VenetiaMicio a dit…

Tu as bien de la chance d'avoir pu voir cette exposition. Une de mes amies s'est retrouvée seule comme toi pendant la visite et elle est comme toi émerveillée par cet artiste. Etant donné que j'habite dans sa demeure depuis de nombreuses années je connais sa facture, j'ai vu quelques peintures, mais je sais que cette expo réunit beaucoup d'oeuvres que l'on ne reverra pas de sitôt !
Je loupe tout cela car je ne retourne pas à Venise pour l'instant.
Bon week-end
Danielle

Aloïs a dit…

Pourquoi tu n'as plus l'air honnête?

Méfie toi la dernière fois que j'ai cru cela j'ai vu une furie débarquer et me demander d'arrêter de photographier.
Je n'avais pas vu les caméras!
J'ai eu de la chance en regard de Michelaise à qui on demandé de supprimer toutes les photos qu'elle avait dans son appareil!

Cette exposition je regrette de ne pas la voir,j'avais envie d'aller à Venise rien que pour cela et la vue de ton billet me donne encore plus de regret.
Heureusement il y a ta plume et ton oeil toujours aussi merveilleux,me voici presque consolée

Aloïs a dit…

Je crois que tu peux mettre un "S" au regret de mon commentaire,tout bien réfléchi!!

Danielle a dit…

Danielle, quelle chance aussi d'habiter sa demeure, c'est vraiment restée une maison de famille ?

Je dois te dire que cette exposition m'a donné du bonheur c'est vrai...

Espérons qu'une nouvelle exposition soit programmée bientôt...

Passe un bon WE Danielle

Danielle a dit…

Chère Françoise, tu me fais bien rire avec mon air honnête...et ton s manquant...

Mais ce que tu dis sur les photos prises en douce... et les furies et les caméras, il faudra que je me méfie...:)))

Françoise il y aura bien d'autres expos où nous n'irons pas, hélas ! :(( Consolons-nous.

Merci de ton intérêt chaleureux pour mes coups d'oeil.

Bonne soirée à toi.

Enitram a dit…

Nous avons raté cette exposition à mon grand regret mais là je me console avec ton billet fort à propos! Quand je dis déjà qu'il faut qu'on y retourne... pour 36 raisons!!!
Bon dimanche chère Danielle!

Danielle a dit…

Enitram, console-toi, tu vas retourner à Venise... Même pour une seule raison :)))

Je suis contente de te lire, bonne journée à toi.

Danielle

Chic a dit…

J'adore !!

Danielle a dit…

merci Chic d'être passé, j'adore ! :))

Passe une très bonne journée et à très bientôt.

Dominique a dit…

Au printemps dernier, au Musée Correr il y avait des sièges : je m'y suis délassée en méditant devant un tableau qui m'a en même temps fait rire et réfléchir. Je raconterai ça un jour, quand j'aurai le temps sur mon papillon qui prend la poussière, le malheureux...