vendredi 1 octobre 2010

Conversation dans le Berry.... 1ère partie.




Il fait beau, le ciel est bleu, trois fois rien de nuages, c'est la douceur de septembre.


Bon, allez, je vais chercher mon Paris-Brest, le dernier du mois, puisque le boulanger prend ses congés.

Au village il y a du monde, ça rentre et ça sort chez le boulanger, peu de gâteaux, beaucoup de mauvais pain, des galettes feuilletées garnies de fromage de chèvre, excellentes...


L'église est grande ouverte, et comme le soleil illumine son chœur, le vitrail plein de couleurs nous invite à entrer voir.


Le musée archéologique (aménagé dans l'ancien presbytère) ouvrira cet après midi, journée du patrimoine, ça va bouger dans le quartier, on va visiter les vieilles pierres.


Voilà, j'ai mon bon dessert dans mon panier, le mauvais pain dans ma sacoche, je peux flâner dans le pays, comme une touriste que je suis.



Après le boulanger, la deuxième chose à faire : aller boire un café au bistrot de la place ; le patron me serre la main, tiens ! Très bien servi avec le petit spéculos à la cannelle, grande classe, je lis les dernières nouvelles sur le journal de la veille, mais c'est à entendre la compagnie que j'apprends le plus de choses.


On va aller gauler les noix, c'est le moment, je ne sais pas ce qu'elles ont cette année, toutes véreuses, ben oui, moi j'en ai trouvé des grosses comme ça, dit-il en montrant son poing... Me voilà bien renseignée sur l'affaire du moment, moi qui me demandais : c'est quand qu'elles tombent.

J'en ai trouvé moi aussi, grosses comme des petites pommes, incroyable mais vrai.

Le café était plein, plus de messieurs que de dames, les patrons avaient le sourire, mais le sourire ils l'ont tout le temps...

J'ai bien entendu parler du vin, mais comme vous le savez, je bois du thé vert...

La chasse ? Pas un mot.

J'ai rencontré hier un monsieur qui me disait, c'est quoi cette histoire, les chasseurs, ils mettent des canards dans l'étang la veille, et ils viennent les tuer le lendemain, ça ressemble à quoi, j'vous l'demande ? J'ai hoché la tête, c'est sûr ça ressemble à quoi ?

J'ai continué mon chemin, avec mon vélo à la main.


La journée du patrimoine, il doit bien y avoir des trucs à voir, attendons.

J'ai circulé le nez au vent, doucement, pour ne pas chavirer. Sur un vélo, le moindre caillou peux me faire déraper, il faut l'avoir à l'œil.

La promenade continue, le soleil par dessus la tête, d'un bleu intense, je vais lentement, j'ai vu beaucoup de fers à cheval accrochés aux maisons, depuis des temps immémoriaux, même sur des maisons écroulées depuis longtemps, le gage de bonheur était toujours là. Avait-on vécu heureux ici ?

Du coup, j'avais mon petit thème de la journée, les porte-bonheur ça compte dans une vie... S'ils sont restés sans qu'on les dérange pendant des dizaines d'années, posés autour du clou, ça doit bien servir à quelque chose ? Je vais les photographier (j'ai cassé mon appareil photo !)

Et voilà monsieur Jean qui passe sur son vélo, imaginez un homme âgé de beaucoup plus de 80 ans, vous voyez ? Non, ce n'est pas monsieur Jean, car l'homme dont je vous parle est spécial. Le voilà endimanché, veste de velours ocre, magnifique, pantalon bien repassé, j'ai bien failli le tamponner tellement j'étais surprise, je ne l'avais jamais vu aussi bien mis.



Jean vit dans cette rue depuis qu'il est né.

Aujourd'hui, il habite dans une petite maison, un peu plus loin dans la rue, et je ne sais pas s'il a le confort moderne ?

Il fait du vélo tous les jours, il n'est jamais malade, il mange peu, frugalement, il est mince comme un haricot vert. Il goûte tous les jours les raisins de sa vigne,qui grimpe le long du pignon de son appentis, recrache la peau et fait une grimace, pas encore bien sucré, faut attendre.

Il n'est pas bavard, toujours souriant, il doit en connaître des choses du pays, il va falloir qu'on cause tous les deux.

C'est fait, je l'ai eu, juste en fin de soirée, il n'entend que d'une oreille, alors je me mets du bon côté... Je lui ai dit que je l'avais vu avec son beau « paletot de velours» (c'est comme ça qu'il dit) et son beau pantalon, il a ri, vous étiez beau comme un prince, il a éclaté de rire.

Alors nous avons parlé de la glycine sur sa maison, vieille d'au moins 200 ans, qui commence à pousser sur son toit. Il m'a parlé de son enfance, de sa maison, très petite. Il n'a jamais quitté la rue de sa naissance, mais il m'a dit avoir fait des voyages... Il faudra qu'on en reparle.

Un dimanche bien fort, bien humain, j'ai rencontré des tas de gens qui m'ont ouvert leur porte, qui m'ont dit des mots touchants, j'ai même eu envie de pleurer... Je vous raconte ça plus tard, ça peut ressembler à votre histoire, on ne sait jamais.

Moi, je trouve que dans les histoires des autres, il y a toujours un petit bout de la mienne...


10 commentaires:

la fourmi....... a dit…

c'est toi,
DANIELLE,
qui est toujours tellement touchante,
lorsque je te lis,
j'ai l'impression d'étre assise prés de toi..
je fais partie de l'histoire,
je suis invisible,
mais je vis, tous tes jolis mots...
ceux la,
méme qui m'enchantent..
a chaque passage dans ton univers...

CONTINUE, "DANIELLE",
longtemps; longtemps...
a nous conter,
tes moments de bonheur...
C"est "trop" bon.....
BELLE ET DOUCE, journée a toi,
bises affectueusement 'humaine'....

Chic a dit…

J'aime beaucoup ton style. Je pourrais te dire pourquoi, mais je ne suis pas expert, j'ai un peu peur du ridicule...Tous mes voyants sont au vert quand je te lis Danielle...c'est signe que ça passe...très bien ;)) J'adore ta dernière photo avec le vélo (ton vélo). Bisous

Danielle a dit…

Claire merci, c'est trop beau de lire ton enchantement...

Merci de m'encourager avec tes jolis mots émouvants.

A très très bientôt Claire.

Bises de fin de bonne journée à toi.

Danielle a dit…

Merci Chic, tes mots me vont très bien, tu es expert en sentiments et nous nous comprenons très bien... tout est au vert.

Pour le ridicule, tu peux y aller, je ne vois rien qui ressemble à ça dans tout ce que tu écris et partage sur mon blog.

Merci de ta visite, merci de ton émotion, merci de ton attention.

Passe une belle soirée à très bientôt.

Bises Chic.

D'Art en Arts a dit…

Et dans tes histoires, il y a toujours un petit bout de la nôtre, c'est pour cela qu'on les aime tellement, Danielle !

Danielle a dit…

Norma, j'aime beaucoup ton idée des histoires qui nous touchent : celles des autres de la mienne de la vôtre qui se faufilent entre nous...

Merci Norma pour ta visite et ton commentaire reversible...

A bientôt.

Dominique Seidler a dit…

J'adore te suivre et te "voir" dans toutes situations que tu décris si bien. C'est vraiment plaisant et en effet souvent touchant ... Bon week end à toi et j'y joins aussi quelques bises

Danielle a dit…

Artemisia, moi j'adore lire tes commentaires et partager des émotions.

Passe une très bonne journée à très bientôt.

Bises du jour bien sûr !

Enitram a dit…

Décidément je crois que je vais venir souvent près de toi quand tu nous racontes tes histoires, j'aime les histoires et tu sais c'était un peu mon métier auprès des enfants...
Raconter des histoire pendant 40 ans (d'ailleurs mon Amoureux m'emmène à Venise pour fêter nos 40 ans de mariage, quelle histoire!)et maintenant j'écoute les histoires ou je les lis, un autre plaisir...
A bientôt

Danielle a dit…

Merci Enitram d'être à mes côtés pour lire mes histoires, j'en suis enchantée...

40 ans pour Venise voilà une belle destination... Pour des amoureux.

A très bientôt.