dimanche 20 juin 2010

Venise dans tous mes états... Episode N° 20

La belle vie, Becassine, dernière !


















Me revoilà à Venise, il fait chaud, j’arrive, je descends du train et comme d’habitude… Non, tiens, le nouveau pont, le 4e de Venise (Pont de la Constitution) passe au dessus de la mer, tout verre, tout acier, une belle courbe, le Vénitien de mes amis l’appelait « L’Arlésienne », car il a mis des années à voir le jour ! Moultes controverses aussi a suscité… Mais finalement il est là, et bien là.

Je file à la maison, en passant par le rio terra dei Pensieri, la grande prison pour hommes sur ma gauche est bien calme, la rue aussi…

Un jour, j’ai vu un bras dépasser d’une fenêtre grillagée, pour me saluer, j’ai répondu aussi, et j’ai filé.

Je dépose armes et bagages, rien n'a changé à Venise, sauf le 4e pont entièrement neuf, et le nombre de touristes, allez, un de plus avec moi.

Vous savez maintenant que le premier déjeuner que je fais pour fêter le premier jour de mon séjour se fait au restaurant, je ne regarde pas à la dépense, la vie de château c’est pour moi.

J’ai changé mon chapeau de paille, fragile comme des épis de blé sous le vent.
Mais j’ai gardé la même robe, 100% coton, légère et adaptée.

Les rosiers des plates-bandes parfument la petite entrée de l’immeuble, certains ont même été coupés à cause de la dernière acqua alta qui est montée jusqu’ici…
Ma vieille rue est toute en briques, elle a des centaines d’années, on peut la voir sur beaucoup de cartes très anciennes de Venise, c’est du garanti grand teint.

La dernière fois, je me suis dit, il faudrait que je mémorise la couleur de chaque brique… Les compter, pour les intégrer en moi, me faire un beau mur de briques, non pour m’enfermer, mais pour me faire de la musique : une brique, une note.

















Me voilà repartie sur le chemin de mon resto, très haut là-haut, sur la Fondamenta Nuove. Nous passons la belle église, S Geremia, le Pallazo Labia, dont je n’ai pas encore vu les magnifiques plafonds de Tiepolo, je n’ai pas osé sonner à la porte d’entrée, demander l’heure des visites, je ne suis pas assez avancée dans ma méthode Assimil (lentement) pour me faire ouvrir les portes du palais, mais j’y travaille…

Et puis Cannareggio, beaucoup de monde descend au Ghetto, sur les Fondamente, il y a des fleurs aux balcons, des oiseaux sur les becs de gaz, beaucoup de brouhaha dans le petit bateau, nous voguons vers le nord.






































Le vaporetto passe les arrêts : Alvise et Orto, les "chiese" aux ombres magnifiques, visites obligatoires dans les prochains jours, et puis nous voilà à quai, très près du resto : pizza roquette… L’ambiance est à la fête, il y a du monde à table, la terrasse avance sur la mer, les mouettes et les fleurs font partie du décor, il fait bon, même sous les bâches, pas de travaux à droite, ni à gauche, car à Venise il y a toujours des travaux partout…
Des ravalements par-ci, des consolidations par-là, il faut toujours repasser partout où vous êtes déjà passé pour découvrir…

Je m’installe, tout près de l’eau, le cimetière bien à ma vue, au bout de la jetée, une vue superbe, comme sur la photo prise par Willy Ronis, découverte en Arles, cette année, la même que la mienne (j’étais fière comme un petit banc). Mais avec Willy c’est tellement, tellement plus beau, même en noir et blanc.

Bongiorno signor, una pizza della nonna per favore, coll'acqua frizzante… grazie.

Le spectacle pouvait commencer, j’avais la mer à mes pieds, bien au sec, les bateaux à moteur rayaient le bleu de l'eau, le cimetière dormait, moi j’étais à table… J’aime bien attendre ici, le temps n’entend pas le tic tac des pendules…

Je ne regarde pas souvent ma montre, peut-être un peu quand même à l'approche du déjeuner ?

Fumante, verte et rouge, dans une grande assiette, pâte bien mince, croustillante, la roquette est parfaite, bien sautillante, une très belle pizza qui sent bon, j'en ai l'eau à la bouche…A la première bouchée, je la trouve beaucoup beaucoup trop salée, pour finir, j'ai presque tout avalé, et j'ai bu à la suite, la carafe d'eau entière, j'aurais bien bu aussi la mer avec tous ses poissons. J’étais totalement salée, je n’ai pu, du mois, avaler un bout de pizza, dégoûtée ! Zut !






















Je dois avoir le mauvais karma ! Il faut que j’arrête Venise ou la pizza ? Ou alors relire Montaigne ? Jean-Jacques Rousseau ? Les blogueurs ? Je devrais bien trouver des paroles de consolation, d'encouragement ? Vous en pensez quoi ?

10 commentaires:

la fourmi....... a dit…

ENCOURAGEMENTS ?????,
encouragements;
pour t'aider a rester toi méme,
afin que tu continue a me faire passer de bons moments sur ton blog,
a, ben la, d'accord.....
"" CONTINUE ""
bises du lundi, matin.....

Danielle a dit…

Merci Claire, tu me fais trop plaisir, du plaisir que tu prends à me lire...

J'continue...

Bises du lundi moi aussi.

Aloïs a dit…

Oh non ce n'est pas la dernière de Bécassine j'espère!
Là c'est la faute à pas de chance je pense.
Il ne faut pas se décourager et puis notre moment récréation,ici vous en faites quoi?
J'aime tant la façon dont vous nous rapportez ces mésaventures
Bonne journée.
Les zozos sont calmés?

Album vénitien a dit…

Ainsi donc , vous passez par les Pensieri...:-) J'aime bien votre réaction en longeant la prison..je me souviens d'une soirée où j'étais allée m'asseoir sur le banc qui se trouvait au bord du rio. Un gardien, arme à l'épaule, faisait les 100 pas sur le chemin de garde. Tout d'un coup, le silence s'est mis à peser très lourd et j'ai pris peur, je l'avoue. Je suis repartie en vitesse vers mon logis. Une autre fois, il faisait très chaud, les fenêtres en façade était ouvertes ."On" riait, criait, faisait tapage...j'ai été surprise en arrivant..et malgré les barreaux, j'ai filé...à l'anglaise.
Bécassine, de grâce, nous attendons la suite de vos aventures, nous avons pris des habitudes...:-)

Danielle a dit…

Françoise, même si c'est la dernière Bécassine, il y aura d'autres petites distractions, vous avez compris comment je raconte, je vais continuer...avec les petites choses de la vie...

Les zozos sont plus calmes, pourvu que ça dure...

Bizzzz du soir et merci d'être passée.

Danielle a dit…

Danielle, oui c'est vrai la rue de la prison est silencieuse et grave... Un jour j'ai vu des femmes attendre, pour la visite, c'était un peu triste...et pathétique.

Des aventures il y en aura encore, il faut que je cherche dans ma tête et dans mon coeur, car vous l'avez compris je ne peux rien écrire sans eux...

Bizzz du soir Danielle.

D'Art en Arts a dit…

J'aime bien quand tu parles de mémoriser toutes les couleurs des pierres du mur, ce sont des idées que j'ai souvent aussi, dans les moments merveilleux, mémoriser tous les détails afin de ne jamais les perdre...

Danielle a dit…

Oui, Norma, ne rien oublier, tout intérioriser, mais il faut du temps justement... et je n'y arrive jamais.

A bientôt de te retrouver ici.

Bonne soirée de la fête de la musique.

VenetiaMicio a dit…

Arrête la pizza, il y a tellement d'autres plats bien délicieux je peux te l'assurer ! Continue les petites histoires ce sont de délicieux petits moments.
Danielle

Danielle a dit…

Danielle,j'adore la pizza... mais aussi les fritures délicieuses.

Merci pour tes gentilles paroles.

Passe un bon mardi, il fait beau où je vis...