mercredi 16 juin 2010

Venise dans tous mes états... Episode N° 18



















Bécassine à la Fenice !!!

Lors de mon séjour annuel à Venise en 2004, je voulais absolument visiter l’Opéra rénové, qui venait d’ouvrir ses portes (l'opéra avait entièrement brûlé en 1996). Dès mon arrivée, j’avais lu les panneaux qui annonçaient les activités culturelles pour le mois, sur le Campo Barnaba, tout s'annonçait merveilleusement bien, voilà l'occasion rêvée d'aller à l'Opéra.


J’avais vu qu’il y avait un spectacle de danse contemporaine prévu juste une semaine après mon arrivée, la vie est belle me suis-je dit, les billets pour la danse sont beaucoup moins chers que pour la programmation lyrique, quelle belle occasion pour moi de voir la belle salle renaître de ses cendres et d’assister à un très beau spectacle. Je me trouvais très maligne d’avoir trouvé ce moyen, à peu de frais, pour passer une soirée à l’opéra.


Comme vous le savez maintenant, je parle très approximativement l’italien, autrement dit, tout ce qui dépasse : bonjour, bonsoir comment allez-vous et quelques autres bricoles de politesse, je me méfie… Les contresens, les bafouillages, les maux de tête, c’est pour moi.


Donc, je regarde attentivement le panneau d’information, chaque fois que je passe dans le coin. Je m’imprègne, je lis lentement. Parfait, je prends mon billet, tout va bien, une petite semaine à attendre, je suis très contente, et je passe une excellente semaine dans la perspective de cette soirée. Je me disais, je suis vraiment plus astucieuse que la moyenne, aller à l'Opéra pour presque rien !


C’est justement pendant cette semaine que j’ai visité les trois synagogues du Ghetto, je n’ai pas pu voir la 4e car elle était utilisée l’été par les fidèles…











































Les synagogues sont des lieux très émouvants, aussi beaux que les églises puisque ce sont les même artistes/artisans qui fabriquaient les unes et les autres. Je goûtais le calme du Ghetto, devant un petit café, à l'abri du monde...


J’attendais le jour de la Fenice !


Le soir de la représentation, je suis partie très en avance, pour le plaisir, je savais parfaitement où aller, combien de temps il fallait, j’étais bien moins nunuche que pour le concert à la chiesa de la Madonna dell’Orto, j’avais pratiqué la Sérénissime depuis plusieurs années…

Je suis arrivée à la Fenice par le Campo San Maria Zebenigo, j’avais grandement le temps de jeter un œil sur l’église S. Maria del Giglio, de décrypter encore une fois ses dessins, ses cartes, ses méandres historiques dans la pierre… Cet itinéraire me permet de contourner le théâtre, d'admirer la magnifique marquise de verre et de métal qui abrite la sortie des décors, le soleil avait disparu, il faisait doux.
























Je me suis assise tout près, sur les marches de la Fenice, en attendant que les portes s’ouvrent.
Mais peu avant l’heure du spectacle, je ne vis personne attendre comme moi, j’ai trouvé la chose suspecte, encore cinq minute et il sera l’heure, que se passe-t-il ?

J’ai monté les marches de l’Opéra, pour bien scruter (encore une fois) l’affiche du spectacle et là, j’ai compris ! Je devenais bilingue !
Le spectacle de danse contemporaine, produit par la Fenice, n’avait pas du tout lieu dans le bel Opéra, mais dans une structure annexe, qui avait servi de lieu de repli, pendant les travaux de restauration de la Fenice, sur la Giudecca… L’heure était avancée, même plus le temps de reprendre le Vaporetto pour m’y rendre, il me faudrait environ une bonne heure pour y arriver. L’affaire était pliée, pas de danse, pas de soirée, le billet était perdu…
























La Bécassine avait cru qu’elle pourrait tranquillement se payer l’Opéra avec un simple billet de ballet contemporain.
De rage, j’ai déchiré le billet et je me suis dit, t’avais qu’à apprendre l’italien !


La soirée était gâchée, j’ai repris le vaporetto, remonté tout le Grand Canal, la lumière était encore douce, je découvrais comme d'habitude des beautés qui m’avaient échappées depuis des années…


L’émerveillement fonctionnait… Malgré la rage contre moi-même.
Gardez pour vous cette méprise, soyez discret, j’ai un peu honte aussi !












10 commentaires:

Aloïs a dit…

Oh Danielle je ne suis pas charitable,mais j'en pleure de rire.
De plus c'est tout à fait le genre d'aventures qui aurait pu m'arriver.
C'est amusant moi aussi je me surnomme souvent Bécassine.Donc vous voyez....
Vos photos sont magnifiques.
Bonne journée

Danielle a dit…

Alors-là Françoise, je suis ravie, vous faire pleurer de rire, je ne l'espérais même pas :)))

Merci à vous de me suivre et de pleurer...de rire.

Bonne journée.

Miss Lemon a dit…

Bécassineueu, c'est ma cousineueu...

Vous avez l'air dans la tête, Danielle ?
Comme dirait mon fils : MDR !
Dois-je traduire ?
Moi non plus je ne suis pas très charitable mais que voulez-vous, il vous arrive de ces choses !
Bonne soirée Danielle.
Miss L.

Album vénitien a dit…

Quelle belle journée que ce jeudi, une longue visite amicale et en rentrant, le conte de Danielle...ce n'est pas du tout charitable mais je n'ai aucune honte...je ris en écrivant ce mot...c'est du vécu.. la rage est encore là... c'était hier.. :-) SVP à quand la prochaine aventure de Bécassine ???

Danielle a dit…

Miss, si si il me faut la traduction de MDR...
Oui, j'ai l'air dans la tête pas de problème... c'est vrai qu'il m'arrive de ces choses qui me font bien rire aujourd'hui et j'ai beaucoup de plaisir à les partager avec vous.

Bonne soirée.

Danielle a dit…

Danielle comme je suis heureuse d'avoir contribué à la beauté de votre jeudi...Merci.

A bientôt Bécassine... Il faut que je cherche dans mon coeur.

Bonne soirée Danielle

D'Art en Arts a dit…

Je crois que ce qu'on aime, dans tes billets, c'est que tout cela pourrait (ou a pu) arriver à chacune de nous...
Et puis, tu as tellement l'art de le raconter...
Il faut avoir un grand talent pour transformer une mésaventure en une anecdote délicieuse !

Danielle a dit…

Merci Norma pour ta compassion et tes belles paroles, je suis ravie.

Bon demain car il est bien tard.

A bientôt surtout.

Tintin a dit…

MDR veut dire "mort de rire" Dany. Je ne sais pas quel est le vocable en italien approprié, mais c'est la même chose que LOL en anglais ("lot of laughs"). Et, comme toutes les autres lectrices, je dois dire que moi aussi je me suis bien "lolé" en lisant cet article!

Danielle a dit…

Cher GF, trop contente de te voir chez moi et de te faire "loler" en plus... et puis merci pour la traduction MDR dont je ne me souvenais même plus...

A tout bientôt, je te fais des gros bisous.