dimanche 6 juin 2010

Lucian Freud à Beaubourg… Le bonheur complet !























Le thème de l’exposition : « L’atelier ». Un huis-clos entre le peintre et ses modèles, des autoportraits et quelques réinterprétations de maîtres, et aussi des natures mortes, et son jardin.

Lucian Freud ne quitte pas son atelier, son inspiration est monacale : son atelier, son jardin, ses modèles, les toits vus d’en face… Lucian Freud fait comme Jules Verne, il nous emmène dans des tourbillons de beauté, sans quitter son intérieur. S’il n’a pas assez de points de vue, il prend des miroirs, plongées, contre-plongées, de face, de profil, il nous livre toujours sa vision des choses.

C’est une joie absolue que de contempler ses œuvres, une émotion forte m’a saisie dès les premières toiles, j’ai tout revu en boucle du début à la fin, de la fin au début…

Mais laissons parler Lucian Freud : « Ce qui m’intéresse vraiment chez les gens, c’est le côté animal. C’est en partie pour cette raison que j’aime les peindre nus. Parce que je vois davantage de choses. »

« La façon dont on se présente impose que l’on s’efforce de se peindre soi-même, comme si on était une autre personne. Dans le cas de l’autoportrait, la « ressemblance » devient quelque chose de différent. Je dois faire ce que je ressens, sans être expressionniste. »

« Je voudrais que mes portraits soient ceux des gens mais ne soient pas comme eux. »
























« Mon travail est purement autobiographique. Il y est question de moi et de ce qui m’entoure. »
















Moi je remercie ses modèles féminins d’être très rondes, car nous en "avons plus", les corps somptueux sous ses coups de pinceaux, empâtés et ondoyants, sont une symphonie de couleurs qui me touche.

Sa relecture par de petites œuvres (à la demande des musées) des grands maîtres (comme lui), Chardin, Cézanne, Constable, est un régal.




















Il crée des mises en scène avec ce qu’il trouve dans son atelier, une chaise, un lit, un divan crevé, un lavabo, un mur maculé de peinture en couches épaisses (comme Bacon, son ami), et l’espace devient magique, les tons chauds et le rendu de la lumière dominent presque partout. Il se dégage une très grande force, un poids sculpté dans les chairs amollies, étalées dans une très grande noblesse, elles occupent tout l’espace. Lucian Freud ne dessine plus, il applique de la couleur.















Il accède à une notoriété internationale : en 1987, une grande rétrospective de son œuvre est organisée à Washington, en 1988 à Paris, Londres et Berlin.

En 2001, il peint le portrait de la reine Elisabeth II.

En 2005, rétrospective à Venise, et puis toutes les autres…

J’ai pu voir l’exposition de façon extraordinaire, à l’heure du déjeuner, j’ai même pu voler quelques photos, peu de monde, tout à fait raisonnablement jusqu’à 14h30, j’ai pu voir le petit film tourné par David Dawson : « Dans l’atelier » assise, c’est pour dire !

La belle journée !

4 commentaires:

VenetiaMicio a dit…

Mon époux a posé ses pinceaux pour venir profiter de ma visite sur votre blog, étant amateur de Lucian Freud...Nous avions vu l'expo qui s'était déroulée à Venise.
Bravo pour votre grande diversité de sujets !
Danielle

Danielle a dit…

Alors-là je suis très touchée, si votre mari a posé ses pinceaux, l'affaire est sérieuse :))))

Je suis donc comme votre peintre de mari, j'adore cet immense artiste. Je n'avais pas vu l'expo à Venise, je le regrette.

Je suis ravie de vos visites, passez une excellente fin de journée.
A bientôt de vous revoir ici.

D'Art en Arts a dit…

Cela me fait penser à Nicolas de Staël, qui, à la fin de sa vie, ne peignait que son atelier...

Danielle a dit…

Quelle triste fin pour Nicolas de Staël.

Je pensais aussi que Lucian Freud qui est encore dans la grande force de son art,est plus vieux encore aujourd'hui que ne l'étais Giovanni Bellini quand il peignit La Conversation Sacrée.

Picasso, G. Bellini,L.Freud...Tous ces grands artistes, créent à jet continue quelque soit leur âge... Le plus loin qu'ils peuvent...

A bientôt Norma.